Thèse soutenue

Le surplomb impossible, le paysage empêché : l’œuvre de Jean-Loup Trassard lue à la lumière de Merleau-Ponty
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Auteur / Autrice : Florent Hélesbeux
Direction : Didier Alexandre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 09/02/2016
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Michel Murat
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Blanckeman, Michel Collot, Natalie Depraz, Baldine Saint Girons

Résumé

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Partant du constat que les écrivains, dans leur quasi-totalité, se sont intéressés à la nature sous la forme très spécifique et très conditionnée du paysage, cette thèse cherche à situer l’originalité de l’œuvre de J. L. Trassard dans le fait que la vision de celui-ci refuse cette fatalité du devenir-image de la nature, en littérature. En se fondant sur une distinction phénoménologique essentielle entre image et perception, il s’agit de montrer que l’écriture de Trassard se situe du côté de cette seconde modalité intentionnelle. Or les conséquences d’un tel parti pris sont décisives, dans la manière qu’a l’écrivain d’appréhender l’espace : non pas à distance, mais au plus près, au plus ras ; non pas en surplomb sur le réel, mais dans un rapport de chiasme et d’empiètement ; non pas dans l’immobilité, mais dans l’embarquement et le mouvement ; non pas dans l’extase de la contemplation esthétique, mais dans une relation de transitivité (qui est celle du travail). Trassard, écrivain du travail de la nature, et non écrivain de la nature. Toutes ces caractéristiques d’une écriture de la perception se laissent au mieux approcher à l’aide d’une lecture attentive et serrée de l’œuvre de Merleau-Ponty. Et c’est sur les conséquences stylistiques d’un tel parti pris de la perception qu’il s’agit de se pencher finalement, à hauteur de la phrase même de l’écrivain. Enfin, cette thèse réfléchit à la singularité de l’apparition d’une telle œuvre dans la seconde moitié du XXe siècle, alors même qu’on assiste à un événement historique décisif : la sortie hors du néolithique, c’est-à-dire aussi la fin d’une certaine manière de se rapporter à la terre, aux bêtes, à la matière, à l’espace.