Identité de genre et auto-objectivation : une comparaison entre bodybuilders-es et non-pratiquants
Auteur / Autrice : | Marie Gomez |
Direction : | Pascal Moliner, Éric Perera |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | PSYCHOLOGIE spécialité Psychologie sociale |
Date : | Soutenance le 17/12/2016 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Epsylon (Montpellier) |
Jury : | Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Marcellini, Lionel Dany |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le bodybuilding incarne l’une des formes contemporaines de façonnage et de transformation -littéralement, de construction – corporelle les plus spectaculaires. La surenchère musculaire évoque d’emblée la masculinité, sur un mode hyperbolique, mais non sans contradictions : car ces corps hypertrophiés n’ont pas d’autre but qu’esthétique, rompant avec la logique sportive qui suppose l’accomplissement d’une performance. Au sein de ce sport-spectacle, l’idéal corporel bodybuildé -alliant les critères triadiques de volume, définition et symétrie - est atteint par un travail méticuleux et morcelé de chaque groupe musculaire, et un véritable dispositif disciplinaire quotidien, proche de l’ascèse. Notre travail se propose d’interroger les ambiguïtés et contradictions que soulève la pratique du culturisme au regard de l’identité corporelle et genrée. Dans un premier temps, il s’agira d’étudier la façon dont les hommes et femmes culturistes établissent une définition genrée d’eux-mêmes et la perception qu’ils ont des groupes masculin et féminin, en comparaison de sujets qui ne pratiquent pas. Par la suite, à partir de la question du primat de l’apparence dans la conception de soi, on s’est intéressé aux construits de l’auto-objectivation : la tendance à privilégier des attributs corporels esthétiques au détriment d’attributs fonctionnels, la surveillance (ou monitoring de son apparence) et la honte corporelle. Les résultats des axes quantitatif et qualitatif mettent en évidence une identité corporelle spécifique au groupe culturiste, davantage marquée par l’objectivation, ainsi qu’une identité genrée également spécifique, relevant d’une description plus masculine, mais non moins féminine de soi. Au sein du groupe culturiste, certaines différences de mesure liées au sexe tendent à disparaître ; les données qualitatives suggérant également une homogénéisation des représentations (en particulier, le caractère « a-genré » du muscle) entre bodybuilders et bodybuildeuses. Ces éléments sont, en conclusion, discutés au regard de la théorie de l’identité sociale et plus particulièrement de l’auto-catégorisation