Thèse soutenue

L'imagination du mouvement dans la poétique de Gaston Bachelard

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Auteur / Autrice : Gilles Hiéronimus
Direction : Jean-Jacques Wunenburger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique)
Date : Soutenance le 06/06/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Jacques Wunenburger, Emmanuel de Saint Aubert, Natalie Depraz, Jean-Philippe Pierron
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel de Saint Aubert, Natalie Depraz

Résumé

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En se focalisant méthodiquement sur l’étude de « l’imagination du mouvement» (sous-titre de l’ouvrage de 1943 intitulé L’air et les songes), la présente thèse vise avant tout à montrer qu’une véritable philosophie se déploie à travers la poétique de Gaston Bachelard.    Cette dernière articule de façon inédite, dans une perspective dynamiste, une théorie et une pratique de l’imagination dont la portée dépasse de loin le cadre d’une psychologie de la rêverie et de la création littéraire, à laquelle elle demeure trop souvent réduite : le philosophe montre en effet que les images des multiples mouvements qui animent le monde naturel (matériel, végétal, animal) ouvrent le sujet à l’expérience structurante d’une verticalité élémentaire dont le dynamisme défie et édifie sa propre verticalité psycho-physique, en l’aidant à « se tenir droit dans un univers redressé ». L’étude détaillée des images du mouvement permet ainsi de mettre au jour, au delà d’une psychologie originale, la portée ontologique, anthropologique et éthique de l’imagination bachelardienne. Cette étude passe par la mise en œuvre d’une singulière micro-phénoménologie dynamique, permettant une focalisation de l’attention sur les dimensions cognitive, kinesthésique et affective des images, à travers laquelle le « voir » en imagination (Première partie : l’image – mouvement) s’approfondit - dans une progressive incarnation - en « se mouvoir » (Seconde partie : l’image motrice) puis en « s’émouvoir » (Troisième partie : l’image émotive).Toutefois, loin d’enfermer le sujet dans une quelconque forme d’immanence psychologique, cette focalisation de l’attention intensifie sa présence au monde comme à autrui et, par là-même, engage un « agir » (Quatrième partie : l’image – acte) de part en part structuré selon le dynamisme de la verticalité.  La poétique des images de G. Bachelard délivre dès lors bel et bien une philosophie complète, sous-tendue par une pratique concrète de l’imagination, philosophie dont le foyer est une exigeante éthique de la verticalité, soucieuse d’orienter l'ensemble de nos mouvements dans le sens d’une « surexistence ».