Thèse soutenue

Lire et écrire les signes divins : recherches sur la divination romaine à travers l'historiographie impériale

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Auteur / Autrice : Romain Loriol
Direction : Bruno Bureau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres classiques - Histoire
Date : Soutenance le 02/04/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : John Scheid
Examinateurs / Examinatrices : John Scheid, Nicole Belayche, Charles Guérin, Marie Ledentu
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicole Belayche, Charles Guérin

Résumé

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La divination est à Rome l’instrument central du dialogue avec les dieux, et les sources témoignent de l’attention que les Romains portent aux signes divins sous la République et sous l’Empire, dans la pratique publique comme privée. Or, loin d’être une simple manifestation de crédulité, ou à l’inverse la coquille vide d’un ritualisme formel, la croyance aux signes divins a un caractère rationnel, attesté par l’existence à Rome de savoirs et de procédures divinatoires très élaborés. Cette rationalité est sensible dans un autre champ, qui n’a pas ou peu été exploré : les récits de signes. La narration d’un signe divin, telle qu’on en trouve en abondance chez les historiens impériaux, se présente sous la forme d’une description factuelle et sèche dont l’intérêt paraît limité. L’objectif de ce travail est de montrer au contraire que le récit de signes est une forme très riche qui traduit et met en œuvre la pensée divinatoire des Romains.Un signe divin ne peut être reconnu, interprété, discuté qu’à condition d’avoir été verbalisé. Puisqu’un signe est toujours mis en mots, la posture d’un sénateur devant un prodige qui lui est annoncé, celle d’un simple particulier face à un présage et celle d’un lecteur vis-à-vis du signe qu’il lit ou entend raconter sont similaires : ils reconnaissent et interprètent un signe à partir de sa traduction verbale. Ce que l’étude du récit de signes éclaire alors, ce sont les enjeux de cette mise en mots et de sa réception : sur quels critères un phénomène était-il reconnu à Rome comme un signe ? Quels obstacles rencontrait ensuite son interprétation ? À quelles conditions un signe divin pouvait-il être chargé d’une signification politique, morale, voire d’un sous-texte comique ? Quelles sont enfin les potentialités esthétiques propres au récit de signes ? Il s’agit là de montrer, en déployant ces strates de sens et en dégageant la structure fonctionnelle d’un signe, comment il pouvait être construit et compris – de montrer, autrement dit, pourquoi la divination est un art de lire et d’écrire les signes divins.