Thèse soutenue

Imaginaires coloniaux, mépris et migration : femmes japonaises et coréennes entre adaptation, contraintes et résignation

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Auteur / Autrice : Rozenn Bahuaud
Direction : Laurence Roulleau-Berger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 15/11/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....)
établissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Marc Bernardot
Examinateurs / Examinatrices : François Laplantine
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Delcroix, Adelina Miranda

Résumé

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Cette thèse porte sur la constructions des carrières migratoires de femmes issues de la Corée du Nord, de la Corée du Sud et du Japon. L’enjeu est de comprendre la construction objective et subjective de ces parcours à partir d’héritages historiques et culturels des sociétés d'origine, de politiques migratoires, de bifurcations biographiques, d’expériences sociales et de travail au sein d’« espaces totalitaires ». Dans la première partie, la thèse se penche sur les migrations internationales de femmes ainsi que sur la démarche méthodologique mise en place pour collecter des données comparatives auprès de femmes en souffrance au cœur de terrains « minés » et pour les analyser. La deuxième partie s’efforce de reconstituer les carrières objectives des migrantes en se concentrant sur les contextes de départ, la construction des projets migratoires et les contextes d’arrivée. Les migrantes se heurteront à la réitération des grammaires du mépris et de l’injustice – au sens de L. Roulleau-Berger – , aux violences et aux dominations influencées par les imaginaires coloniaux ou nationaux de la population hôte. Les corps « faibles » de ces femmes, au regard des imaginaires individuels et collectifs des sociétés d’accueil, deviennent des corps sensuels, sexuels, résistants etc. et devront se construire socialement au sein « d’espaces totalitaires » érigés au regard de ces imaginaires. La troisième partie analyse la construction des carrières subjectives des femmes issue de la péninsule coréenne et du Japon. Entre les obligations hypertrophiées de s’adapter imposées aux migrantes par le biais de techniques de mortifications – au sens de Goffman – les rôles infligés et les stratégies d’adaptation, elles tentent de survivre à leurs imaginaires migratoires déçus en déployant des tactiques qui se définissent par le refus de toute participation personnelle, l’assimilation du rôle imposé par la société d’accueil ou l’émancipation.