Thèse soutenue

Recherche de nouveaux marqueurs diagnostiques et/ou pronostiques pour le cancer du côlon

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Auteur / Autrice : Adriana Mihalache
Direction : Catherine Robbe-MasselotSophie Groux-Degroote
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biochimie et Biologie moléculaire
Date : Soutenance le 11/01/2016
Etablissement(s) : Lille 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de glycobiologie structurale et fondamentale (UGSF)

Mots clés

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Résumé

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Le cancer colorectal (CRC) est la deuxième cause de décès par cancer dans le monde. Contrairement aux autres types de cancer, le CRC est une pathologie qu’il est possible à la fois de prévenir et de guérir si la tumeur est réséquée à un stade précoce. Cependant la plupart des CRC ne sont pas détectés avant d’avoir envahi d’autres organes ou des ganglions lymphatiques car les tests de dépistages actuels ne sont pas suffisamment spécifiques et sensibles. Dans ce contexte, il est urgent d’identifier des biomarqueurs permettant de détecter les CRC à des stades précoces, de suivre le développement des tumeurs pendant la durée du traitement et de prédire les récidives. Les mucines, O-glycosylprotéines majeures du mucus qui protège l’épithélium intestinal, sont fréquemment altérées dans les cancers colorectaux et jouent un rôle important dans la pathogénèse de la maladie. L’objectif principal de ce travail de thèse était d’explorer les altérations d’expression et de glycosylation des mucines intestinales durant les différentes étapes de la transformation maligne, et d’identifier, parmi les molécules modifiées, de potentiels biomarqueurs utilisables pour évaluer le pronostic et le risque de récidive après traitement. Les mucines ont été purifiées à partir de pièces opératoires d’individus sains et de patients atteints de CCR et leur profil de glycosylation a été déterminé par spectrométrie de masse. Les résultats obtenus démontrent une très forte diminution du niveau d’expression des O-glycanes sialylés basés sur un core 3 dans la tumeur, corrélée à une forte augmentation des O-glycanes sialylés basés sur un core 1. Aucune corrélation n’a pu être faite entre les stades des tumeurs et les répertoires de glycosylation des mucines. Cependant, à l’exception des antigènes sialyl-Tn, les tumeurs de patients ayant récidivé présentaient moins d’altérations dans leur profil de glycosylation de mucines, comparées aux tumeurs sans récidive. Ces résultats suggèrent que les O-glycanes de mucines provenant de tumeurs avec récidive masqueraient la situation pathologique en mimant une situation physiologique saine afin d’échapper au système de défense immunitaire. Nous avons également confirmé une augmentation de l’expression d’un antigène sialyl-Lex basé sur un core 3 dans la tumeur de patients sans récidive, qui semble entrer en compétition avec son homologue sulfo-Lex dans le côlon sain. Nous avons démontré une diminution significative de l’expression des Gal-3-O-sulfotransférases ainsi que de faibles variations de l’expression des α2,3-sialyltransférases, qui pourraient expliquer l’inversion des ratios d’expression de ces 2 antigènes. L’expression de DMBT1, une mucine-like, est fortement augmentée dans les stades précoces du CCR et une très forte expression de DMBT1 dans la muqueuse de résection des patients semble corrélée à un mauvais pronostic. En conclusion, notre travail a permis de démontrer pour la première fois une possible corrélation entre le profil de glycosylation des mucines dans la tumeur réséquée et le risque de récidive. Ces travaux démontrent également des altérations spécifiques de la glycosylation des mucines durant la transformation maligne et la progression vers le CCR. Ces résultats devraient permettre d’identifier de nouveaux marqueurs utilisables pour le pronostic et pour guider les oncologues dans le choix des traitements post-opératoires.