Une défense du compromis : pluralité religieuse et conflit politique
Auteur / Autrice : | Élise Rouméas |
Direction : | Jean-Marie Donegani |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 11/07/2016 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches politiques de Sciences Po (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Daniel M. Weinstock |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marie Donegani, Pasquale Pasquino, Philippe Portier, Sophie Guérard de Latour | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pasquale Pasquino, Philippe Portier |
Résumé
Cette thèse porte sur le rôle du compromis politique dans des conflits liés à la pluralité religieuse. Comment prendre une décision collective lorsque le désaccord touche aux convictions religieuses de certains groupes ? Le compromis est défini comme une procédure de prise de décision collective reposant sur des concessions réciproques. Nous en proposons une analyse conceptuelle ainsi qu’une défense de type procédural que nous illustrons par des cas précis de disputes mobilisant des acteurs religieux, en particulier les controverses françaises sur l’objection de conscience au service militaire et sur l’avortement. L’intérêt de réfléchir au compromis en relation avec la pluralité religieuse est l’antithèse supposée entre religion et compromis. Tandis que la politique est souvent décrite comme « l’art du compromis », le religieux est perçu comme le domaine de l’absolu et de l’intransigeance. Notre argument n’a pas pour objectif de confirmer cette assertion ou de l’infirmer : il ne s’agit pas de démontrer que les personnes religieuses sont plus ou moins conciliantes que leurs homologues séculiers. Nous soulignons, en revanche, la valeur procédurale du compromis notamment lors de disputes opposant des acteurs à religieux à une loi de l’État libéral et séculier. Si la politique est bien « l’art du compromis », elle ne se réduit pas au seul marchandage des intérêts. De même, si la religion touche au sacré et au non-négociable, la coexistence et la coopération dans une société plurielle ne se font pas sans concessions.