Jean de Menasce (1902 - 1973) : trajectoire d'un juif converti au catholicisme : entre mission et science des religions
Auteur / Autrice : | Anaël Levy |
Direction : | Denis Pelletier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 05/12/2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Gugelot |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Pelletier, Frédéric Gugelot, Rita Hermon-Belot, Dominique Avon, Sophie Nordmann, Samra Azarnouche | |
Rapporteur / Rapporteuse : Rita Hermon-Belot, Dominique Avon |
Mots clés
Résumé
Jean de Menasce, né en 1902 dans l’aristocratie juive d’Alexandrie et impliqué dans le mouvement sioniste, demande le baptême à l’âge de 23 ans, à la suite d’un jeune cousin passé du communisme au séminaire. Il entre dans l’ordre dominicain et le sacerdoce et intègre le réseau de sociabilité maritainien. Étudiant d’Émile Benveniste, il devient spécialiste du mazdéisme et enseigne de 1938 à 1948 l’histoire des religions et la missiologie à la faculté de théologie de l’université de Fribourg en Suisse avant d’occuper la chaire « Religions de l’Iran ancien » à l’École pratique. L’originalité de sa trajectoire est multiple. Elle tient d’abord au fait qu’il entre dans l’Église avec une expérience juive dense et complexe. Il se distingue par un regard porté non pas exclusivement sur le judaïsme des origines chrétiennes ou sur la théologie d’Israël, mais sur un judaïsme étudié dans sa consistance historique et sur le monde juif contemporain, avec une attention particulière à l’État d’Israël. S’il semble d’abord s’orienter à l’instar de nombreux convertis du judaïsme vers une spécialisation dans un renouvellement des relations entre juifs et chrétiens, cet engagement originel s’intègre à deux lieux plus vastes : d’une part les fondements et exigences de la mission et du « dialogue » avec les religions non-chrétiennes et le monde sécularisé, surtout le marxisme ; de l’autre, la science des religions et son épistémologie, dont on mesurera ce qu’elles doivent, à côté d’une formation philosophique et littéraire et d’une expérience de linguiste et de traducteur, à la théologie des religions.