Thèse soutenue

Barthélemy Latomus d'Arlon : un dialecticien humaniste (~1497-1570)

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Auteur / Autrice : André Delvaux
Direction : Perrine Galand-Hallyn
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance le 09/06/2016
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris)
Jury : Président / Présidente : Luc Deitz
Examinateurs / Examinatrices : Perrine Galand-Hallyn, Luc Deitz, Virginie Leroux, Jean-Marc Mandosio
Rapporteurs / Rapporteuses : Luc Deitz, Virginie Leroux

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Latiniste disciple d’Érasme et docteur en droit civil, Barthélemy Latomus est une figure emblématique d’une époque marquée par les mouvements transversaux de l’Humanisme et de la Réforme. Sa carrière connut deux périodes asymétriques, comme professeur de rhétorique latine et conseiller juridique d’un archevêque électeur de l’empire. Il enseigna à Trèves, Cologne, Louvain et Paris, où il fut choisi le premier comme lecteur en rhétorique latine au Collège fondé par François Ier. Ses recherches sur les fondamentaux de l’art oratoire, conjuguées à celles de Melanchthon dans le sillage de Rodolphe Agricola et de Georges de Trébizonde, aboutirent à l’avènement d’une rhétorique de type humaniste alliant étroitement logique et éloquence. L’objectif premier est de répondre aux besoins concrets des enseignants et des orateurs responsables. Dans ce but, il mit au point une méthode originale en analysant les discours classiques, surtout de Cicéron, non par intérêt archéologique ni en vue d’une vaine imitation, mais pour acquérir les outils d’un savoir-faire personnel. Dans un grand discours sur les « studia humanitatis » il expose le fond de sa pensée : un humanisme civique, reflet d’une anthropologie qui envisage l’homme en tant que membre actif de la société, où la rhétorique tient une place capitale. À Paris, il est l’un des représentants très prisés de l’humanisme du nord qui avait tant contribué à la réforme des programmes d’études universitaires. Devenu conseiller à Trèves après un voyage en Italie, il est amené à approfondir la théologie en vue du dialogue interreligieux. Dans ses controverses, il relaye la doctrine officielle en la fondant sur l’étude des sources bibliques et patristiques; il prône le débat d’idées face aux disputes stériles. À Paris, Latomus était proche du mouvement évangélique français; il maintint des contacts avec des amis luthériens, tels Jean Sturm et Jean Sleidan, et leur fit des ouvertures hardies concernant la structure hiérarchique de l’Église en vue d’un Concile libre.