La ville et le bagne : histoire d'une commune pénitentiaire en terre coloniale, Saint-Laurent du Maroni, Guyane, 1857-1949
Auteur / Autrice : | Marine Coquet |
Direction : | Isabelle Merle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2016 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur l'Océanie (Marseille) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Blum |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Merle, Alain Blum, Clare Anderson, Dominique Kalifa, Marc Renneville, Jean-Lucien Sanchez |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La construction du bourg de Saint-Laurent du Maroni débute en 1857 sous l'égide de l'administration pénitentiaire. Il est destiné à devenir un centre de colonisation pénale, où doit se matérialiser le pendant utopique de la loi sur la transportation des condamnés aux travaux forcés de 1854 : les condamnés, régénérés par le travail, y deviendront des colons. Dans ce cadre, le village de Saint-Laurent prend forme et est doté en 1880 d'un statut municipal sans-pareil, celui de « commune pénitentiaire », liant ainsi son sort à celui de la Direction de l'administration pénitentiaire : Saint-Laurent est désormais connu en Guyane pour être la ville du bagne - jusqu'à l'abrogation de ce statut unique en 1949. Jusqu'à présent restée dans l'ombre des camps du bagne, une histoire de la ville, une histoire « hors des murs », est rendue possible par la récente découverte des archives de la commune pénitentiaire du Maroni. De nouvelles pistes s'ouvrent pour travailler une histoire à la fois coloniale et pénale de la Guyane. Car l'exploitation de gisements aurifères dans les hauteurs du fleuve attire, à partir de 1880, des populations migrant notamment de la zone caribéenne : un monde libre s'installe en terre de bagne. Dès lors, la politique pénale est réajustée à une politique coloniale laissant à l'économie privée la possibilité de se développer sur le Maroni. À la croisée d'une histoire coloniale et d'une histoire pénale, le travail qui suit est consacré à la singulière situation coloniale qui se construit au Maroni, où les rapports entre monde colonial et monde colonisé se modèlent sur les relations qu'entretiennent monde libre et monde pénal.