Thèse soutenue

Intégration de la Cameline au sein des agro-écosystèmes : des relations multi-trophiques complexes

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Auteur / Autrice : Quentin Chesnais
Direction : Arnaud AmelineAude Couty
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Écologiques. AgroÉcologie et Écophysiologie
Date : Soutenance le 08/12/2016
Etablissement(s) : Amiens
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, technologie et santé (Amiens)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Écologie et dynamique des systèmes anthropisés (Amiens)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Arnaud Ameline, Aude Couty, Anne-Marie Cortesero, Thierry Hance, Stéphane Blanc, David Giron
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Marie Cortesero, Thierry Hance

Résumé

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La cameline, Camelina sativa (Brassicaceae), fait aujourd'hui l'objet d'un regain d'intérêt. Il s'agit d'une plante aux vocations multiples (bioénergétique, industrielle, alimentaire), aux exigences agronomiques faibles et qui semble peu sujette aux attaques de ravageurs phytophages.Trois objectifs visant à appréhender la complexité des interactions multitrophiques autour de la cameline ont été définis au cours de ce travail de thèse. Le premier visait à déterminer le rôle de la cameline en tant que réservoir à pucerons ravageurs. Les deux autres reposaient sur les études des impacts des pratiques culturales (fertilisation azotée, culture en association) et des virus de plantes, sur les interactions tritrophiques cameline/pucerons/parasitoïdes. Les premiers résultats ont permis de montrer que la cameline pouvait être considérée comme plante réservoir pour différentes espèces de pucerons ravageurs présents dans les paysages agricoles du nord de la France, qu'il s'agisse d'espèces inféodées aux Brassicaceae (Brevicoryne brassicae), d'espèces polyphages (Myzus persicae, Aphis fabae) ou encore d'espèces spécialistes des Poaceae (Rhopalosiphum padi). En ce qui concerne les deux pratiques culturales étudiées, l'association de la cameline avec la fèverole a engendré des effets délétères sur le contrôle biologique du puceron Aphis fabae par le parasitoïde Aphidius matricariae. Le comportement des femelles A. matricariae ne semble pas satisfaire à la théorie de "l’optimal foraging". En parallèle, des effets de la fertilisation azotée ont été observés sur les trois niveaux trophiques et ont varié en fonction de la dose apportée à la plante et du degré de spécialisation du puceron. Ainsi, notre étude montre que les pratiques culturales peuvent avoir des répercussions importantes de type "bottom-up" sur les niveaux trophiques supérieurs. Enfin, nous avons montré un impact des deux virus de plantes étudiés qui s'est révélé variable non seulement en fonction du mode mais aussi de l'efficacité de la transmission par le puceron-vecteur. Ce dernier travail a également permis de mettre en évidence des effets "bottom-up" d'un virus sur le comportement de sélection de l'hôte par un parasitoïde de puceron mais aussi sur la physiologie des partenaires appartenant aux trois niveaux trophiques. En effet, les performances du puceron-vecteur sur la plante infectée semblent améliorées alors que celles du parasitoïde sont altérées, ce qui pourrait se traduire par une meilleure propagation du virus. Ces travaux soulignent l'importance de la prise en compte des relations multitrophiques avant la (ré-) introduction d’une espèce de plante dans les agro-écosystèmes, et en particulier l'intérêt d'identifier les risques associés en termes de pression de ravageurs et de pathogènes