La guerre franco-thaïlandaise, 1940-1941 : déroulement et conséquences mondiales d'un conflit régional oublié
Auteur / Autrice : | Yann Mahé |
Direction : | Jean-Charles Jauffret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 08/06/2016 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut d'études politiques (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-François Klein |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Klein, Christine Levisse-Touzé, Rémy Porte | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christine Levisse-Touzé |
Mots clés
Résumé
Découlant des conflits qui ont opposé France et Siam à la fin du XIXe siècle pour le contrôle du Laos et du Cambodge, la crise franco-thaïlandaise de l’hiver 1940-1941 est le résultat d’un processus politique initié en 1932 et porté par les militaires nationalistes siamois au pouvoir. Influencés par le fascisme, ces derniers diffusent une propagande entretenant la nostalgie des « territoires perdus » et forgent, tout au long des années 1930, des forces armées formatées pour une guerre de revanche contre les puissances coloniales. Confrontée à partir de l’armistice de juin 1940 à l’isolement de la colonie dont elle assure la sécurité intérieure, l’armée d’Indochine est la première troupe coloniale française qui fait face à l’invasion d’un territoire de l’empire par une armée régulière. La Thaïlande s’appuie aussi sur des mouvements indépendantistes régionaux et la fidélité relative des dynasties locales envers la France afin de déstabiliser l’Union indochinoise, en même temps que la tournure des combats fragilise la position du colonisateur aux yeux de ses administrés. Position rendue encore plus précaire par la diplomatie du Japon qui impose sa médiation pour remplir ses propres objectifs politico-militaires. Par le biais d’une analyse exhaustive des archives militaires françaises et de celles du gouvernement général d’Indochine, ainsi que de correspondances privées de généraux et de la presse, nous verrons l’adaptabilité et les capacités de projection des troupes du groupe de l’Indochine, la difficulté pour celles-ci de mener une guerre sur des territoires, et les conséquences régionales et mondiales de ce conflit frontalier indissociable de la guerre d’Asie-Pacifique