Paradoxes et silences : étude des statuts de l'écriture chez Albert Cossery
Auteur / Autrice : | Cyril Geffroy |
Direction : | Serge Linarès |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance le 17/06/2015 |
Etablissement(s) : | Versailles-St Quentin en Yvelines |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale cultures, régulations, institutions et territoires. Versailles |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (Guyancourt, Yvelines ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Xavier Garnier |
Examinateurs / Examinatrices : Richard Jacquemond | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Irène Fenoglio, Martine Mathieu-Job |
Résumé
Cette étude de l’œuvre d’Albert Cossery interroge les relations entre parole et silence qui la gouvernent. Sous cet angle, le paradoxe s’impose comme une clé de lecture essentielle. Il permet de questionner le statut d’une écriture suspendue à la menace de son extinction. Dans un premier temps, la thèse envisage la dimension existentielle de la création littéraire pour Cossery, ce qui soulève une triple problématique touchant l’autobiographie, le rapport au temps et l’inscription dans l’espace. A chaque fois, un même constat s’impose : écrire est aussi vital que subsidiaire, car le dandy Cossery entend faire de sa vie une œuvre, sublimer le monde tangible, et y affirmer sa liberté. En toute cohérence, ses huit récits principaux, que la deuxième partie analyse dans leur épaisseur diégétique, s’accordent à révéler l’imposture universelle, à promouvoir une résistance active à son règne avant de plaider pour une résistance passive. C’est une révolution solitaire qui se trouve proposée et qui redéfinit le rapport de l’individu au réel. Un tel parcours de création, orienté vers la paix intérieure et le silence littéraire, vise à l’épure. Dans la dernière partie, l’écriture de Cossery, examinée dans ses aspects historiques, génériques et stylistiques, apparaît promise à une esthétique de la faute, au risque de passer pour une faute d’esthétique. Sa finalité est, là encore, méta-discursive. Son but n’est plus de se multiplier en livres ni de se constituer en œuvre, mais de se taire et de se laisser vivre dans la réception. L’écriture fonde un pacte de lecture qui se résorbe dans sa propre finalité. En foi de quoi, elle dessine, dans sa progression, un mouvement spiralaire. Le silence qui suit l’écriture est celui d’un bonheur de vivre enfin réalisé.