Thèse soutenue

Faire communauté. Étude anthropologique des relations entre les éleveurs et leurs animaux chez les peuples mongols (d’après l’exemple des Halh de Mongolie et des Bouriates d’Aga, Russie)

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Auteur / Autrice : Charlotte Marchina
Direction : Jacques LegrandCharles Stépanoff
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, ethnologie, anthropologie
Date : Soutenance le 08/12/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jacques Legrand, Charles Stépanoff, Philippe Descola, Caroline Humphrey, Vinciane Despret, Carole Ferret
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Descola, Caroline Humphrey

Résumé

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Cette thèse, qui s’appuie sur plusieurs enquêtes ethnographiques chez les Halh de Mongolie et les Bouriates d’Aga, ainsi que sur des sources écrites en langues mongole, russe et occidentales, porte sur le pastoralisme nomade des peuples mongols. En étudiant la manière dont les éleveurs conçoivent l’agentivité de leurs animaux (chevaux, chameaux, bovins, moutons, chèvres et chiens) et se reposent sur cette dernière, elle montre que l’élevage pastoral, loin d’être réductible à un simple rapport de domination, est un système complexe composé d’interactions multiples entre humains et animaux, qui s’adaptent mutuellement pour faire communauté. À travers une abondante cartographie constituée à partir d’enregistrements GPS, l’analyse des aspects spatiaux de la cohabitation met au jour l’importance de la relation triadique homme-animal-environnement qui participe du maintien de la communauté. Cette communauté multispécifique engage des moyens de communication qui mobilisent les cinq sens et qui révèlent les capacités cognitives des animaux. Les éleveurs exploitent celles-ci dans les situations de coopération homme-animal, où le rôle joué par les animaux est différencié selon leurs caractéristiques individuelles. Malgré les différences environnementales, socio-économiques et politiques des deux terrains d’enquête, la perspective comparative met en lumière des éléments d’un continuum mongol. Les assemblages et équilibres fins à l’œuvre dans les relations interspécifiques révèlent la grande autonomie des animaux, dont les éleveurs attendent qu’ils jouent un rôle actif dans les tâches pastorales.