Thèse soutenue

Modélisation de la progression tumorale dans un syndrome d'instabilité génétique, la maladie de Fanconi

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Auteur / Autrice : Alix Rousseau
Direction : Jean Soulier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Hématologie et oncologie
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Hématologie, oncogenèse et biothérapies (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)

Résumé

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La maladie de Fanconi est un syndrome génétique rare caractérisé par une phase d'aplasie médullaire progressive au cours de laquelle s'exerce une forte pression de sélection qui prédispose à une évolution clonale et à l'émergence de syndromes myélodysplasiques (SMD) et leucémies algues myéloïdes (LAM) à caryotypes complexes au début de l'âge adulte. L'étude de cette maladie permet l'analyse longitudinale des évènements précoces et tardifs de l'oncogenèse myéloïde dans un contexte d'instabilité génétique. Dans ce travail, nous avons utilisé des approches combinées d'analyses génomiques et fonctionnelles afin de comprendre les mécanismes d'oncogenèse dans la maladie de Fanconi. L'analyse par CGH array et le séquençage de 50 échantillons issus de patients FA aux stade SMD/LAM nous a permis de décrire les anomalies génétiques acquises des SMD /LAM des patients FA. De façon intéressante. Les résultats de l'analyse génomique ont montré une absence de mutation de TP53 dans les SMD des patients FA ainsi que dans la progression vers les LAM FA. Ces résultats ont mis en avant la possibilité que le processus de transformation FA puisse passer par des voies alternatives pour inhiber la réponse tumeur suppresseur de TP53. L'analyse génomique nous a permis d'identifier des duplications récurrentes du bras long du chromosome 1 (l q+) présentes à tous les stades de progression médullaire. Il a été montré que ces duplications ciblaient systématiquement le gène HDMX. De plus, nous avons mis en évidence des mutations récurrentes de Runxl aux stades tardifs SMD/LAM des patients FA. Nous avons mis en place différents modèles in vitro et in vivo qui nous ont permis de mettre en évidence que le processus d'oncogenèse FA est multi-étape et nécessite l'association de plusieurs anomalies génétiques. Dans un travail mené en parallèle, j'ai participé à l'identification d'un nouveau gène FANC, le gène REV7. REV7 et REV3 sont deux sous-unités de l'ADN polymérase Ç (Pol(,). PolÇ est une polymérase impliquée dans la synthèse translésionnelle de l'ADN et qui participe à la réparation des ponts inter-brins de l'ADN en association avec la polymérase REV I. Les résultats des analyses génétiques et fonctionnelles établissent REV7 comme un gène FANC, impliquant pour la première fois un gène de la synthèse translésionnelle, en plus des gènes connus du complexe FA, D2/I et des gènes de la recombinaison homologue.