Thèse soutenue

Approches éthiques des prises de décision limites en chirurgie, dans le cadre de l'innovation
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Auteur / Autrice : Alban Zarzavadjian Le Bian
Direction : Christian Hervé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethique médicale
Date : Soutenance le 23/03/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (Malakoff, Hauts-de-Seine ; 1996-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'éthique médicale et de médecine légale
établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Olivier Soubrane
Examinateurs / Examinatrices : Christian Hervé, Olivier Soubrane, Henry Coudane, Jean-Jacques Tuech, Marie-France Mamzer, René Frydman, Renato Costi, Claude Smadja
Rapporteurs / Rapporteuses : Henry Coudane, Jean-Jacques Tuech

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Objectifs : L'innovation en Chirurgie revêt des aspects distincts de l'innovation en Médecine. Nous avons tenté de caractériser l’Ethique de Responsabilité et les outils nécessaires à son application dans le cadre de l'innovation chirurgicale au travers de l’expérience de chirurgiens novateurs. Matériel et Méthode : L'innovation en Chirurgie est une décision médicale pour laquelle il n’existe pas d’antériorité. Elle est parfaitement modélisée par la transplantation d’organe. Les transplantations de cœur, de foie et de visage recoupent l’ensemble des champs à explorer. A partir de ce postulat, les facteurs extrinsèques de cette décision (historique, sociétaux, légaux) et des facteurs intrinsèques (la prise de décision à proprement parlé) ont été analysés. Pour les facteurs extrinsèques, une recherche bibliographique a été réalisée. Concernant les facteurs intrinsèques, différents modèles de la prise de décision médicale ont été évalués avant qu’un choix ne soit arrêté : le modèle de l'interaction des Forces. A l’aide d’entretiens semi-directifs menés avec des chirurgiens transplanteurs, les différents composants de la prise de décision en chirurgie innovante ont été exploités. Résultats : L’historique de la Chirurgie montre une dichotomie avec la Médecine. La législation de l’innovation semble résulter d’une adaptation aux pratiques. Sept Professeurs en Chirurgie et transplanteurs furent interrogés dans le cadre des entretiens semi-directifs. L'analyse a montré que le modèle de l'interaction des Forces est cohérent et facilement applicable. Les intervenants ont marqué la différence entre l'innovation rupture et l'innovation développement. L'innovation en Chirurgie, à la différence de l'activité cancérologique, s’est manifestée comme une activité purement collective. Elle repose sur le consensus de l'équipe, la littérature médicale contemporaine et des convictions parfois non-rationnelles. Elle nécessite des qualités d’intégrité chez le chirurgien novateur. L’Ethique de Responsabilité impose une réflexion sur la régulation et la méthodologie de l’innovation en Chirurgie. Enfin, cette innovation est vue de façon différente selon la génération des chirurgiens et est considérablement ralentie par la législation actuelle. Discussion et Conclusions : L'innovation en chirurgie, par son aspect irrémédiable, est éthiquement problématique mais indispensable. Elle nécessite donc une amélioration et une facilitation. D'une part, l'outil d'évaluation de la chirurgie, l'Evidence-Based Surgery doit être considéré comme une entité à part entière étant données les spécificités de la Chirurgie par rapport à la Médecine. D'autre part, une dérogation aux réglementations actuelles semble souhaitable pour les phases précédant la standardisation de l’innovation en chirurgie. L’intégration d’Infirmières Cliniciennes Spécialistes permet de renforcer l’Ethique individuelle là où la législation conforte principalement l’Ethique de Santé Publique. L’utilisation de réunions de revue de morbi-mortalité en innovation, menées par l’Université et ouvertes à toutes les disciplines, y compris aux Sciences Humaines et Sociales, offre un modèle d’auto-régulation, a posteriori de l'innovation. Ce procédé dérogatoire permet d’insuffler les Sciences Humaines dans le processus innovant tout en maintenant le degré d’exigence scientifique.