L’art à Chypre de 1974 à 2014 : de l’espace fractionné au lieu symbolique
Auteur / Autrice : | Monika Asimenou |
Direction : | Fabrice Flahutez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 05/02/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Yiannis Toumazis |
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Flahutez, Yiannis Toumazis, Christine Peltre, Androula Michaël | |
Rapporteur / Rapporteuse : Yiannis Toumazis, Christine Peltre |
Mots clés
Résumé
En 1974, l’île de Chypre s’est vue contrainte à la partition suite à une intervention militaire turque. Plus d’un tiers du territoire chypriote est encore occupé – en 2014 – par l’armée turque tandis qu’une ligne de démarcation, dite zone morte, protégée par les Casques bleus des Nations Unies, sépare les habitants de l’île entre d’un côté – au sud – les chypriotes grecs et de l’autre – au nord – les chypriotes turcs et les colons turcs.Le lieu symbolique que crée l’art à Chypre – ce territoire balafré – reproduit-il la dualité territoriale et les conséquences de la partition de l’île ? Objets de cette recherche sont les notions d’espace, de mémoire et d’histoire telles qu’elles apparaissent à travers le prisme artistique. Dans la perspective de l’histoire de l’art, cette thèse propose ainsi une analyse d’œuvres d’artistes chypriotes à travers les relations que ceux-ci entretiennent avec l’espace fractionné – le sud, le nord et la zone morte – et telles que ces relations sont révélées par les œuvres.Les créations artistiques évoquées traitent de la particularité de cet espace qui ici constitue très souvent le point de départ de la création de l’œuvre : des souvenirs du lieu perdu situé de l’autre côté de la ligne, de l’expérience de l’espace présent et de l’appropriation – concrète et métaphorique – de la zone morte. Elles mettent également en évidence la nostalgie tout en engendrant de nouvelles cartographies et en ouvrant – en vue d’une réconciliation – le champ des possibles. Chaque œuvre transgresse à sa manière – artistique, poétique et esthétique – la frontière. C’est ainsi que cet espace fractionné est susceptible de devenir « habitable ».