Auteur / Autrice : | Silvia Maria Teresa Ostuzzi |
Direction : | Nadia Setti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études de genre – Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 28/09/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire d'études du genre et de la sexualité |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Claire Vallois |
Examinateurs / Examinatrices : Nadia Setti | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Evando Nascimento, Maria Graciete Besse |
Mots clés
Résumé
L’écriture de Clarice Lispector est habitée par une profonde tension vers le ravissement. Ce terme, qui peut correspondre aux mots brésiliens êxtase, enlevo, n’est pas courant au sein du lexique lispectorien ; cependant nous avons choisi de bâtir une problématique à partir des multiples occurrences et figures de marque extatique qui parsèment son œuvre. D’abord le ravissement se déploie en tant que fracture du réel sur le plan de la temporalité : instant qui déchire l’opacité du quotidien en exposant les protagonistes féminines des récits et des romans lispectoriens à un ordre différent du sens et du réel, au-delà du domaine même de la compréhension. La tension déclenchée par la rupture, le (des)encontro, conduit la parole toujours dans un espace qui se situe, dans les termes de Lispector, derrière la pensée. Ce travail explore la possibilité d’aborder certains lieux textuels lispectoriens afin de mettre en lumière la portée et la profonde tension du ravissement, en poursuivant la puissance éminemment non-pensante de l’écriture de Clarice Lispector : son caractère hiéroglyphique. À la lumière de cela, l’œuvre lispectorienne pourra être (re)pensée en tant que tension vers le ne pas savoir, que l’écrivaine désigne dans son texte Água viva (1973) comme « pensée derrière la pensée ».