Réception et fabrication du texte littéraire "francophone" dans la presse française : du prix Goncourt attribué à René Maran (1921) aux lendemains des Soleils des indépendances d'Ahmadou Kourouma (1970)
Auteur / Autrice : | Ferroudja Allouache |
Direction : | Zineb Ali-Benali |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et litteratures francaises |
Date : | Soutenance le 01/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Littérature, Histoires, Esthétique |
Jury : | Président / Présidente : Charles Bonn |
Examinateurs / Examinatrices : Zineb Ali-Benali, Bruno Clément | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Gisèle Sapiro, Tiphaine Samoyault |
Mots clés
Résumé
L’objectif de cette thèse est de comprendre la fabrication du texte littéraire « francophone », en reconstituant l’archéologie, du point de vue de la réception dans la presse française (revues et journaux), de cette catégorisation des œuvres écrites en français par des auteurs nés hors de France, en particulier dans les colonies. Quelle posture intellectuelle, idéologique, esthétique est observée au regard de ces écrivains ? Pour quelles raisons leurs écrits ne sont-ils jamais rattachés à la mémoire de la littérature nationale ? Quelles lectures le critique littéraire fait-il des œuvres d’auteurs issus des colonies françaises ? Quel est son rôle dans l’élaboration de la catégorie contemporaine « littérature francophone » ? Le corpus choisi débute en 1921, année où R. Maran reçoit le prix Goncourt pour Batouala et s’arrête aux lendemains de la parution des Soleils des Indépendances d’A. Kourouma en 1970. La recension critique de la presse fournit des éléments d’interprétation permettant de cerner les raisons pour lesquelles cette production littéraire, longtemps demeurée invisible, jamais rattachée à l’histoire littéraire, se trouve cantonnée à l’anthropologie et a surtout retenu l’attention pour sa dimension documentaire, revendicative.L’analyse des mécanismes mis en œuvre pour classer, trier, donc construire des frontières, des marges entre ce qui relève du fait littéraire vs non littéraire, montre les processus de fabrication du concept « littérature francophone » après les indépendances. La fabrique de cette catégorie participe à l’élaboration et à la perception d’un monde séparé, éclaté, aux antipodes de celui, poreux, hybride, créolisé promu par E. Glissant.