Thèse soutenue

La frontière incertaine : recomposition de l’identité chrétienne à Vienne au XVIe siècle (1522-1595)

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Auteur / Autrice : Clarisse Sophie Roche
Direction : Alain TallonKarl Vocelka
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne
Date : Soutenance le 20/11/2015
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Universität Wien
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris)
Jury : Président / Présidente : Olivier Chaline
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Duhamelle, Alexander Koller, Christine Lebeau

Résumé

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Le topos d'une Vienne « bastion de la Chrétienté » naquit, au début du XVIe siècle, d'une menace turque toujours imminente depuis la bataille de Mohács (1526) et le siège de 1529. Ce leitmotiv imprégna pendant près d'un siècle les représentations de la cité mais aussi la pastorale urbaine. Alors que les idées de la Réformation rencontraient à Vienne un réel succès, les princes Habsbourg tentèrent de trouver une voie de compromis déterminée à la fois par leur admiration pour Erasme et les nécessités de la lutte contre la Sublime Porte. Le péril ottoman amena l'archiduc Ferdinand (1522-1564) puis son fils Maximilien (1564-1576) à adopter une politique de compromis religieux face aux Ordres de Basse-Autriche passés majoritairement du côté de la Réformation. La dépendance fiscale accrue du prince face aux Ordres l'incita à exalter l'identité chrétienne commune de ses sujets pourtant divisés religieusement. L'unité demandée par les mandats territoriaux fut relayée par la pastorale et repensée par les membres de l’Eglise établie. La prédication devint le vecteur d’une identité chrétienne adiaphorique qui connut son apogée à Vienne sous Maximilien II. La coexistence qui s'instaura jusqu'au début des années 1580 fut scandée toutefois d'inévitables scandales qui traversèrent la communauté urbaine au rythme des affrontements avec les Ottomans ou selon le calendrier de l'Église établie. Le compromis élaboré dans la cité se fissura alors peu à peu sous l'effet d'une reconquête catholique de plus en plus virulente, pour n'être remis en cause qu'à partir des années 1580 sous l'influence conjuguée des jésuites, de l'évêque Kaspar Neubeck (1574-1594) et de l'archiduc Ernst (1576-1592).