Thèse soutenue

Tragédies grecques et tragédie classique française (1537-1677)

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Auteur / Autrice : Tristan Alonge
Direction : Georges Forestier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 17/12/2015
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Gilles Declercq
Examinateurs / Examinatrices : Katherine Ibbett, Suzanne Saïd, Olivier Millet

Résumé

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Le présent travail se propose d’écrire l’histoire de l’influence des tragédies grecques en France au XVIe et XVIIe siècles, dans la conviction qu’elle joua un rôle central, par sa présence ou son absence, dans la naissance et le développement de la tragédie française. Le fil rouge qui se dégage de notre travail est de nature religieuse et historique : les auteurs du XVIe et du XVIIe siècle alternent intérêt et désintérêt pour la tragédie grecque en fonction de la période historique et de leurs croyances religieuses, en fonction non pas de préférences littéraires mais à la suite des choix imposés par leur environnement par ce qu’il convient d’appeler la matérialité de l’Histoire : l’accès aux manuscrits, les interdictions du Concile de Trente, la diffusion du grec, etc. À travers l’analyse de plus de quarante pièces, ce fil rouge permet d’expliquer les fluctuations, autrement incompréhensibles, dans la relation à Euripide et Sophocle, le fait que les tragédies grecques monopolisent – par rapport à Sénèque – l’intérêt des traducteurs (tous évangélistes) de la première moitié du XVIe siècle, qu’elles laissent – avec une étonnante rapidité – le champ libre (en apparence du moins) à l’auteur latin pendant plus d’un siècle à partir de 1550, et qu’elles reviennent ensuite au premier plan avec Racine, dont les maîtres jansénistes partagent avec les évangélistes la dangereuse passion pour le grec. Racine se distingue des autres auteurs par sa capacité de retrouver chez Euripide le secret du personnage tragique, fondement d’une révolution dans l’art d’écrire des tragédies, à laquelle il renoncera lui-même à partir d’Andromaque, sous la pression des critiques et du goût du public.