Thèse soutenue

La rigueur et les réformes : histoire des politiques du travail et de l'emploi du gouvernement Mauroy (1981-1984)

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Auteur / Autrice : Matthieu Tracol
Direction : Pascal Ory
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 24/11/2015
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2000-....) - Centre d'histoire sociale des mondes contemporains / CHS
Jury : Président / Présidente : Paul-André Rosental
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Ory, Paul-André Rosental, Michel Margairaz, Michel Pigenet
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Chatriot, Nicolas Hatzfeld

Résumé

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Le gouvernement Mauroy est habituellement associé au « tournant de la rigueur » de 1983. Après l’euphorie, le pouvoir socialiste aurait brusquement adopté l’austérité économique. L’étude des politiques du travail et de l’emploi permet de remettre en cause ce schéma d’une double manière. Tout d’abord, l’alternance permit à des hauts fonctionnaires modernistes, très influencés par la philosophie négociatrice de Jacques Delors et de la CFDT, de parvenir aux postes de décision clés en matière de politique sociale. Dès 1981, les réformes sociales furent engagées sous le signe de la rigueur, avec la volonté de ne pas provoquer de dérapage économique et budgétaire irréversible. La réduction du temps de travail, mise au point au sein du Commissariat général du plan, fut réalisée en privilégiant la négociation sociale décentralisée et la modération salariale. L’abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans fut à l’origine élaboré en augmentant la durée de cotisation. Les lois Auroux réformant le droit du travail n’attaquèrent pas le pouvoir des chefs d’entreprise. La deuxième remise en cause concerne le tournant de 1983 : en fait, le point d’inflexion de la politique du gouvernement Mauroy se situe au premier semestre de 1982. Après l’abandon des 35 heures, la lutte contre le chômage ne constitua plus pour lui qu’un objectif secondaire. Il se trouva alors dans une impasse, sans grande réforme à réaliser. Son agenda fut certes dominé par les problèmes financiers (déficit de l’UNEDIC, qui conduisit à réduire drastiquement les prestations chômage, et financement de la retraite), mais cela ne signifie pas qu’il y ait eu conversion généralisée des élites socialistes au néolibéralisme.