Thèse soutenue

Emplacement, déplacement, replacement : poïétiques visuelles des corps urbains

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Auteur / Autrice : Kahena Sanaâ
Direction : Richard Conte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et sciences de l'art. Arts plastiques
Date : Soutenance le 18/12/2015
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut ACTE (Paris ; 2012-...)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Richard Conte, Barbara Formis
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexis Nuselovici, Sandrine Ferret

Résumé

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Cette thèse a pour objet d’explorer les situations corporelles en milieu urbain sous le filtre des appareils de prises de vues selon différents angles, échelles et placements. Les mobilités des passants, les tactiques d’évitement, les rythmes pressés des pas, les intersections des trajectoires et la polyphonie qui forment la trame changeante du quotidien de la ville sont scrutés, sondés, capturés et retravaillés par l’opération du montage au sein d’une démarche plasticienne personnelle. En partant d’une expérience vécue du dépaysement au sein de la métropole parisienne, je souhaite examiner les intrications entre la fabrique du regard de l’étrangère et la construction des images vidéographiques et photographiques. Ces intrications se trouvent orchestrées, méthodologiquement, par trois concepts opératoires à géométries variables : le déplacement, l’emplacement et le replacement. Le premier mouvement correspond à l’expérience vécue et immersive de la ville où il sera question de la dimension sensible des pratiques pédestres. Le second se positionne sous l’angle du perçu, interrogeant le regard de l’observateur, de l’enquêteur et le traitement poïétique des matériaux visuels et sonores capturés par les appareils d’enregistrement. Le troisième répond à un changement du régime plastique, où le corps plasticien se dédouble, oscillant entre le filmant et le filmé, faisant du cadre vidéographique une scène performative. Quant au cadre théorique, il est également double. Il s’agit, d’une part, de recueillir en filigrane les leçons de la phénoménologie de Merleau-Ponty, de la microsociologie de Simmel et de l’anthropologie urbaine contemporaine. D’autre part, il s’agit de faire résonner les harmoniques de ma démarche avec des démarches d’artistes issues des années 1960 et 1970, comme les Situationnistes, Valie Export, Vito Acconci ou Esther Ferrer, et d’autres plus contemporains qui sondent les scénographies du corps et ses images, tels qu’Isabelle Grosse, Valérie Jouve, Mark Lewis et Maïder Fortuné.