Thèse soutenue

Constances et évolutions de la représentation des victimes de la Shoah dans les cinémas américain, français et israélien

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Auteur / Autrice : Ariel Fertoukh
Direction : Daniel Serceau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et Sciences de l’Art, mention cinéma-audiovisuel
Date : Soutenance le 13/11/2015
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire d’esthétique théorique et appliquée (Paris ; 199.-2012)
Jury : Président / Présidente : Alain Kleinberger
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Serceau, Frédéric Sojcher
Rapporteurs / Rapporteuses : Guy Chapouillié

Résumé

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L’étude thématique de l’évolution de la représentation de la Shoah fait avant tout ressortir des constances dans ce corpus filmique. Les traditions propres au cinéma, la tendance des auteurs à esquiver les aspects inconcevables mais vrais de l’événement, et la subordination aux forces politiques et sociales expliquent ce phénomène. C’est ainsi que la représentation des chambres à gaz obéit à une constance d’ordre éthique. La révolte militaire des civils souffre d’une représentation servile. La mémoire de la Shoah, déterminée par les instances officielles des pays étudiés, correspond aux traditions de ces derniers et reflète leur nature profonde. L’instrumentalisation de la Shoah, différente d’un pays à l’autre, est une donnée essentielle de ce cinéma. La spécificité de la Shoah est ignorée : les enfants comme ultimes victimes, le caractère universel du judéocide. Le défaut de représentation des Conseils Juifs, la sous représentation des femmes par rapport aux hommes participent au défaut de représentation du cinéma. L’évolution relevée est le plus souvent le résultat de la conformité des œuvres aux changements politiques et sociaux du pays concerné. La Shoah a acquis, à travers le cinéma, le statut de mythe essentiel de la démocratie libérale, au nom de valeurs morales universelles, masquant ainsi le syndrome d’une société incapable de se référer à son propre passé et de se projeter dans l’avenir en l’absence de projet spirituel et moral.