Des collectifs de cinéma militant dans la France de l' après 1968 : micro-histoire de Slon et Iskra (1967-1988)
Auteur / Autrice : | Catherine Roudé |
Direction : | Sylvie Lindeperg |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire du cinéma et de l'audiovisuel |
Date : | Soutenance le 08/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Pierre Esquenazi |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Lindeperg, Caroline Moine | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Hatzfeld, Thomas François |
Mots clés
Résumé
Par le biais de deux groupes de production issus de la même base, Slon (1968-1973) et Iskra qui lui succède, cette thèse interroge les modalités d'intervention politique d'une partie des acteurs du champ cinématographique français, de la fin des années 1960 à la fin des années 1980. Ce travail s'attache à la notion de collectif de cinéma militant, telle que forgée au cours de la période au prisme de la production, de la réalisation et de la circulation des œuvres issues de ce contexte. La formation du collectif militant passe d'abord par l'élaboration de modèles de productions spécifiques s'opposant au fonctionnement de l'industrie cinématographique. Difficile à accorder aux contraintes du champ, la recherche structurelle menée par les groupes formés dans l'après 1968 est constante jusqu'au début des années 1980, période à laquelle les acteurs du cinéma militant entament un mouvement inverse d'institutionnalisation. La confrontation des œuvres produites dans ce cadre, répondant aux temps forts du mouvement social, avec les pratiques revendiquées montre la diversité des voies d'engagement en cinéma ainsi que la difficulté de mettre en pratique l'idéal collectif. Certains films révèlent aussi une disproportion entre les ambitions des structures de production et leurs capacités d’action. La manière dont Slon et Iskra organisent la diffusion d'un catalogue constitué de nombreux films réalisés dans d'autres cadres fait émerger des pratiques qui n'ont pas été prévues dans leurs tâches originelles. Mobilisant de nouveaux acteurs au sein du groupe comme à l'extérieur, la distribution impacte fortement le fonctionnement du collectif. C'est finalement au moyen de cette activité que les membres d'Iskra parviennent à adapter la structure aux mutations du paysage audiovisuel français jusque dans les années 1980.