Recherche et caractérisation des virus entérotropes excrétés par les primates d'Afrique Centrale
Auteur / Autrice : | Illich Manfred Mombo |
Direction : | Éric Leroy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie des Interactions |
Date : | Soutenance le 10/12/2015 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | Systèmes Intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences, Hydrosciences, Environnement (Montpellier ; École Doctorale ; 2009-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : MIVEGEC - Maladies Infectieuses et Vecteurs: Ecologie, Génétique, Evolution et Contrôle |
Jury : | Président / Présidente : Denis Bourguet |
Examinateurs / Examinatrices : Éric Leroy, Denis Bourguet, Antoine Gessain, Stéphan Zientara, François Renaud, Eric Nerrienet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine Gessain, Stéphan Zientara |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les virus entérotropes sont des virus ubiquitaires infectant une large catégorie de vertébrés dont l’homme et les primates non-humains (PNHs). Ils se transmettent principalement par voie féco-orale directe ou indirecte à la suite de laquelle ils atteignent les entérocytes et s’y multiplient. Bien que parfois asymptomatiques, les infections causées par les virus entérotropes peuvent se manifester par des gastroentérites très fréquentes chez les enfants de moins de 5 ans. Ces mêmes virus peuvent être responsables de pathologies sévères telles que les maladies respiratoires, encéphalitiques, cardiaques, neurologiques. À partir des années 1950, de nombreux virus entérotropes ont été isolés de tissus de PNHs couramment utilisés en cultures cellulaires et en recherche biomédicale. Dès lors, de nombreuses études ont été conduites sur la caractérisation des virus entérotropes principalement chez les PNHs captifs ou en contact avec l’homme. En milieu naturel, en dehors des entérovirus et des adénovirus, leur circulation, leur épidémiologie et leur diversité restent encore peu connues. L’objectif de cette thèse est donc de rechercher et caractériser les virus entérotropes chez les PNHs d’Afrique Centrale. Ainsi à partir de 600 échantillons de fèces de PNHs collectés dans des forêts et réserves naturelles au Gabon, nous avons pu mettre en évidence la circulation de différentes espèces d’entérovirus (EVs) chez les mandrills et les chimpanzés. Cette caractérisation a également permis de mettre en évidence des EVs proches d’EVs infectant l’homme ainsi que deux nouveaux sérotypes chez un chimpanzé et chez un mandrill. Nous avons également mis en évidence un astrovirus (AstV) totalement divergent d’AstVs référencés chez un gorille. En dehors de leur circulation en milieu naturel, les virus entérotropes sont également présents chez les PNHs en contact fréquents avec l’homme. De ce fait à partir d’échantillons fécaux d’un groupe de 12 chimpanzés du Sanctuaire de Tchimpounga, nous avons caractérisé l’EV-C99 responsable de cas de paralysie chez l’homme et probablement responsable de celle observée chez un chimpanzé. De plus, deux sapovirus (SaVs) très proches d’un SaV identifié chez l’homme ont également été caractérisés. L’Afrique Centrale est donc caractérisée par une diversité de virus entérotropes qui circulent chez les PNHs. L’identification chez les PNHs de virus entérotropes proches en milieu naturel de ceux infectant l’homme soulève l’existence d’une probabilité de transmission inter-espèce entre les PNHs et l’homme dont le sens reste encore à déterminer. Par contre chez les PNHs du sanctuaire, la susceptibilité à ces virus humains peut être responsable de pathologies graves comme la paralysie observée chez les chimpanzés.