Thèse soutenue

La mise en ordre écologique des parcs urbains : savoirs, pratiques et paysages : exemple d'un grand parc francilien

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Auteur / Autrice : Marine Legrand
Direction : Anne-Caroline Prévot-JulliardAnne Sourdril
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie de l'environnement
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Frédérique Chlous-Ducharme
Examinateurs / Examinatrices : Raphaël Mathevet
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Larrère, Véronique Servais

Résumé

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En France, l’intérêt des collectivités locales pour la gestion écologique des parcs et jardins s’est structuré dans les années 1980. Cela se traduit par la création d’un nouveau modèle paysager, qui acompagne la rencontre, dans les territoires urbains, de deux dynamiques, la transformation de l’aménagement urbain sous le regard des sciences biologiques, et celle de l’élargissement du spectre de la conservation de la nature à l’aune de la biodiversité urbaine. L’objectif de cette thèse a été d’analyser les rapports entre pratiques locales, construction des savoirs et production du paysage, autour de la tentative d’une collectivité locale de faire cohabiter dans un même espace loisirs urbains et conservation de la biodiversité. Cette réflexion s’appuie sur une étude de cas en Seine-Saint-Denis, où c’est sous le terme de « gestion harmonique » que le Conseil général a affiché son intérêt pour la biodiversité urbaine. Ce modèle a formé le point focal d’une enquête ethnographique centrée sur un parc d’environ 400 hectares construit dans les années 1960, dont la gestion a changé suite à un conflit autour de la préservation d’un étang. Celui-ci accueille aujourd’hui 2 millions de visiteurs par an. L’intérêt les acteurs naturalistes locaux pour les espèces rares d’oiseaux et d’amphibiens qu’il abrite, qui fut d’abord le fait d’associations naturalistes locales, lui vaut finalement d’être désigné comme site Natura 2000. L’histoire de la construction du parc est étroitement liée à l’influence de l’idéologie hygiéniste sur l’aménagement de la banlieue de Paris. La redéfinition de l’action publique et son appropriation de la question de la biodiversité comme objectif de gestion constitue un tournant par rapport à cette historie, au travers d’un remplacement du modèle paysager institutionnel des espaces verts par un nouveau modèle institutionnel, celui de l’espace naturel urbain, dont la gestion emprunte à l’horticulture et à la restauration écologique. La redéfinition du statut des lieux se traduit par des modes de sélections nouveaux des savoirs et des pratiques légitimes, à l’aune de l’écologie scientifique. La rationalisation de l’action publique en faveur de la biodiversité s’accompagne de déplacements des contraintes qui pèsent sur les pratiques citadines, et produisent de nouveaux dispositifs de surveillance qui restent néanmoins toujours lacunaires