L’oblique dans le monde grec : concept et imagerie
Auteur / Autrice : | Thibault Girard |
Direction : | Jean-Marc Moret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, histoire et civilisations des mondes anciens |
Date : | Soutenance le 23/01/2015 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire et Sources des Mondes Antiques (Lyon ; 2003-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Luc Lamboley |
Rapporteur / Rapporteuse : Gilles Sauron, Adolf Heinrich Borbein |
Résumé
Quoi de plus inné que les concepts d’oblique, d’horizontal ou de vertical ? Pour nous, moderne, ces concepts fondamentaux sont la base de tout notre système de pensée, tant mathématique qu’artistique. Tout porterait à croire que ces principes soient présents dans la civilisation grecque, dont nous nous réclamons les héritiers. Ce n’est pourtant pas une évidence au vu des textes qui nous ont été rapportés. Homère n’a pas connu le concept d’oblique – aucun mot ne saurait le traduire dans la langue de son époque. Et même plus tard. Les Grecs ont cinq adjectifs pour signifier approximativement l’oblique : λοξός, πλάγιος, λέχριος, σκολιός et δόχμιος. Chaque discipline (cosmologie, optique, géographie, artistique, etc.) a sa façon d’appréhender ces cinq termes, qui ne recouvrent à chaque fois que partiellement notre notion d’oblique. Paradoxalement, ce que le langage écrit n’a pas synthétisé se retrouve en abondance dans l’imagerie. Plus surprenant encore, l’oblique dans l’image, que nous considérons comme signe du mouvement dans notre langage iconographique, se retrouve aussi bien pour signifier le mouvement que le repos. Deux monuments de l’art grec attirent notre attention sur ce nouveau paradoxe : la frise du Mausolée d’Halicarnasse et l’Athéna Pensive. A chaque fois l’oblique est présente, à chaque fois elle porte deux sens bien distincts. Ces deux formes de langage, écrit et imagé, apportent un éclairage différent, et pour le moins complémentaire, sur la façon dont les Grecs de l’Antiquité ont appréhendé (ou non) le concept d’oblique.