Thèse soutenue

Ludologie : jeu, discours, complexité

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Auteur / Autrice : Boris Solinski
Direction : Jacques Walter
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 19/10/2015
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche sur les Médiations (Lorraine)
Jury : Président / Présidente : Jean-Jacques Boutaud
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Arenes, Sébastien Genvo
Rapporteurs / Rapporteuses : Maude Bonenfant

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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Considérer le jeu comme un acte, c’est lui prêter une intention et une finalité. Sa problématique est donc moins son identification en tant que jeu, évidente à chacun, que la communication de l’idée de ce qui se joue : « Qu’est-ce donc que le jeu ? Si personne ne me demande, je le sais ; mais que je veuille l’expliquer quand on me demande, et je ne sais plus. » (L. Wittgenstein). Plus que le jeu, c’est son discours qui est l’objet de notre étude, c’est-à-dire cette dynamique qui implique l’acte de jouer et fait de l’homme un joueur, et qui se situe dans l’aire intermédiaire d’expérience (D. Winnicott). Un discours à l’interface du discours de l’homme sur le jeu et du discours du jeu sur l’homme, autrement dit un discours du ludique : une ludologie. Approcher le jeu tel qu’il se dit, depuis l’implicite de la mythologie à l’explicite de la littérature ou de la pensée épistémique du jeu, c’est mettre l’accent sur les valeurs qu’il véhicule et par lesquelles on le reconnaît, puisque le jeu n’est pas une forme mais une modalisation : « ce qui pour nous est en train de se passer » (E. Goffman).A partir des fonctions du jeu, il est possible d’organiser le discours du ludique et de dépasser ainsi le simple champ d’étude pour mettre en place un cadre de compréhension ludologique. Ce cadre n’est pas plus la sélection d’un discours par rapport à un autre que la création d’un nouveau discours, mais bien l’articulation des discours du jeu et sur le jeu, pour dégager moins des éléments constitutifs que la cohérence de leur dialogue (S. Genvo), reflet de la dynamique du jeu qu’est le ludique. En effet, dans une perspective complexe (E. Morin), tous ces discours du jeu se contredisent moins qu’ils ne se complètent et se fécondent, à condition de les envisager potentiellement, c’est-à-dire dans ce que chacun est susceptible de « dire » des autres. En tant que discours du discours du jeu, la ludologie est donc l’homothétique de celui-ci, à l’interface de l’homme et de son jeu, de la narration et de la simulation, du temps et de l’espace où la potentialité qu’ouvre le jeu à l’homme se réalise dans le choix qui n’appartient ni tout à fait à l’un ni tout à fait à l’autre, mais dont l’interaction rend enfin possible « l’exercice d[es] possible[s] » (J. Henriot), offrant au jeu, par l’accomplissement de l’homme, sa condition comme sa finalité : son caractère ludique en tant que synonyme de plaisir.Ainsi, en entreprenant le jeu humain d’un point de vue communicationnel et sémiotique, il est possible d’en dégager la spécificité et la portée qu’incarne le ludique, et plus encore du discours de celui-ci qu’est la ludologie en tant que mode de connaissance prospectif, projectif, créatif et expérientiel à même d’enrichir les sciences humaines et sociales.