Thèse soutenue

Santé, éthique et développement durable : place de la recherche en sciences infirmières
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Auteur / Autrice : Jeanne-Laure Danan
Direction : Henry CoudaneGisèle Kanny
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 16/10/2015
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pratiques professionnelles : aspects méthodologiques, éthiques et juridiques (Vandœuvre-lès-Nancy)
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Blum
Rapporteurs / Rapporteuses : Albert Claude Benhamou, Loïc Chalmel

Résumé

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Les dispositifs de santé en France et dans le monde sont en tension. Les déterminants de ces pressions sont en lien avec la démographie des professions, l’économie et l’organisation des soins. Les pathologies chroniques non infectieuses sont en recrudescence. La maladie allergique est emblématique de ces pathologies. Elle concerne 25% d’individus en France (15 millions de personnes). En Europe, 100 millions de personnes souffrent de rhinites allergiques et 70 millions souffrent d’asthme. A l’horizon 2020, c’est 40% de la population mondiale qui sera atteinte d’une maladie allergique. La déclaration de RIO, texte fondateur du développement durable, place la santé comme une préoccupation majeure. Face à ce constat, il est nécessaire de repenser les modes de prise en charge, par des modèles innovants, de nouvelles formations et une répartition des compétences différente à partir de nouveaux périmètres de métier de la santé. L’objectif général de ce travail est d’identifier des modèles novateurs en santé dans une vision pluridisciplinaire systémique et éthique des soins. Les objectifs secondaires sont : définir le concept des pratiques innovantes en santé dans le système de santé français, préciser le cadre réglementaire des pratiques innovantes, déterminer les besoins de formation, la qualification, les nouveaux métiers et nouveaux outils, enfin, l’adéquation de la formation aux déterminants générationnels des étudiants des Sciences de la Santé. La méthode utilisée est une revue de la littérature portant sur le développement durable, la médecine environnementale, la formation des professions de santé. La confrontation au cadre réglementaire de la pratique infirmière à celui d’infirmier de pratiques avancées est réalisée. Le modèle d’étude est l’allergologie. Une enquête par questionnaire en ligne a évalué le niveau de compétences, de formation et de régulation des infirmières spécialisées en Europe. Cette étude a été réalisée en collaboration européenne avec le département de la Haute Ecole de Namur, l’Université de Nottingham, la Haute Ecole de Santé de Fribourg, l’Université de Porto, et l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique de Rennes. Cette enquête a permis d’identifier 5 compétences de haut niveau d’expertise et de formation selon les descripteurs de Dublin pour les infirmiers de pratique avancée. Un programme de formation de niveau master de pratique avancée en allergologie est élaboré. Enfin, il a été identifié 4 phases constitutives de l’innovation : pilotage, appropriation, généralisation de la pratique et absorption par le système. L’innovation est un processus délibéré nécessitant la transformation des pratiques par l’introduction de nouveautés pédagogiques, organisationnelles et e-santé. L’évolution des outils d’aide à la décision thérapeutique infirmière appelée diagnostic infirmier est mis en lumière. Le diagnostic infirmier portant sur l’adaptation des individus à l’environnement est envisagé Les résultats soulignent la nécessité de développer des programmes de formation s’appuyant sur une pédagogie adaptée aux déterminants sociaux des étudiants en Sciences de la Santé ainsi qu’une révision du cadre réglementaire et juridique des professions de santé dites intermédiaires en France.