Thèse soutenue

L’esprit et la race : le mouvement étudiant face à la Révolution mexicaine (1910-1945)

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Auteur / Autrice : Romain Robinet
Direction : Emmanuelle LoyerOlivier Compagnon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 09/06/2015
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Marc Lazar
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuelle Loyer, Olivier Compagnon, Annick Lempérière, Françoise Martinez, Pablo Yankelevich
Rapporteurs / Rapporteuses : Annick Lempérière, Françoise Martinez

Résumé

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Au Mexique, comme en Amérique latine, le cycle contestataire des années 1960-1970 a consacré la figure de « l’étudiant révolutionnaire ». À l’inverse, « l’étudiant en situation révolutionnaire » n’a fait l’objet que de bien peu d’analyses. La Révolution mexicaine, des années 1910 au début des années 1940, vit pourtant l’éclosion d’un puissant mouvement étudiant, organisé et représentatif, inséré dans les relations internationales, semblable en apparence à ses homologues européens ou latino-américains. Toutefois, à la différence de ces derniers, le mouvement étudiant mexicain se conçut et se forma en relation étroite avec un phénomène majeur : la Révolution. Durant cette période, les étudiants s’organisèrent au nom de la Révolution, la critiquèrent, la défendirent et la propagèrent, par leurs voyages, leurs congrès et leurs organisations, au Mexique et dans l’espace ibéro-américain. Ils formulèrent dans le même temps une vision révolutionnaire de la réforme des universités et des écoles, insistant sur l’éducation populaire et sur la politisation des savoirs. Animés par une vision racialiste du monde social, ces étudiants se mobilisèrent aussi au nom de la « race ibéro-américaine », à laquelle la patrie mexicaine appartenait. La révolution fut pour eux autant un phénomène de régénération raciale qu’une expérience politique inspirée de modèles européens parfois contradictoires, tels que le nationalisme, le socialisme, le coopérativisme ou le catholicisme social. La radicalisation de la révolution, durant les années 1930, contribua toutefois à diviser grandement le mouvement étudiant. Son étiolement correspondit à la fin de la Révolution.