Thèse soutenue

La patrimonialisation d'un ouvrage hydro-électrique en milieu périurbain : le cas du canal de jonage

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Lucie Bernard-Légat
Direction : Denis VaraschinYves Bouvier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 05/12/2015
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Langages, littératures, sociétés (Chambéry ; 2003-2013)
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Williot
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Turpin, Claude Welty
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Pierre Williot, Christophe Bouneau

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

L’usine-barrage de Cusset, installée dans le département du Rhône sur la commune de Villeurbanne et le canal qui l'alimente, sera le thème de la thèse, objet de ce projet de recherche. Cette usine de production d’électricité, mise en service en 1899, s’insère dans un aménagement long de 19 kilomètres sur le canal de Jonage, dérivation du Rhône en amont de la ville de Lyon. Cusset est un élément emblématique de l’histoire de l’électricité visible dans le tissu urbain lyonnais et, qui plus est, toujours en exploitation. Le chantier du canal de Jonage, qui s’inscrit dans une époque de transition énergétique où l’électricité s’impose comme un nouveau modèle. C’est la première fois que l’on installe un barrage sur un grand fleuve près d’un centre urbain. Alors qu’à la même période des industriels installent des usines à proximité des chutes des Alpes ou des Pyrénées, avec Cusset, pour la première fois, l’électricité vient à l’industrie. Cusset n’est pas seulement un symbole technique mais également un symbole politique, porteur d’une modernité globale pour l’agglomération lyonnaise. Ce projet combine en effet l’alimentation en eau, la navigation fluviale et la production de l’électricité.L’usine-barrage de Cusset et l’aménagement du canal de Jonage ont déjà fait l’objet d’études et de recherches historiques. Il s’agit, dans cette thèse, de centrer le propos sur l’usine-barrage de Cusset et le canal et de les étudier d’un point de vue patrimonial et non pas uniquement historique. Cusset possède indéniablement une valeur patrimoniale, du fait de l’innovation qu’elle a représentée mais également en raison de son architecture spectaculaire. L’usine de Cusset est un véritable réservoir d’images, la plus emblématique étant très certainement l’affiche de la fée électricité du canal de Jonage. Quant à l’architecture du bâtiment c’est le résultat de l’alliance du travail de l’ingénieur et de l’architecte qui nous est donné à voir. Le bâtiment est d’ailleurs déjà mis en valeur par un éclairage nocturne. A Cusset, il est d’ores et déjà possible de dire que l’on est parvenu à allier l’exploitation industrielle d’un site avec une sorte de sauvegarde du patrimoine. L’aspect général du barrage ainsi que l’intérieur ont très peu évolué depuis la rénovation des années 1930. Lieu de production d’électricité, principalement à partir de l’énergie hydraulique mais aussi complétée par une usine thermique, et de transport d'énergie, le site de Cusset fait figure d'exception. A bien des égards, le site de Cusset mérite une attention particulière.Cette thèse ne se cantonne néanmoins pas uniquement à une étude du patrimoine et du bâti. En effet, comme dit précédemment, l’usine-barrage de Cusset fait partie d’un ensemble long de 19 kilomètres. Or depuis quelques années le Grand Lyon a mis en place un important projet d’aménagement des berges du canal de Jonage. Le Carré de Soie, espace proche de l’usine, est également en mutation. Aujourd’hui Cusset dépasse donc le simple cadre de l’usine elle-même pour s’insérer dans des logiques de recomposition urbaine plus globales. L’usine-barrage de Cusset doit être considérée dans son ensemble en prenant en compte le bâti et les aménagements des bords du canal et de la ville alentour. Il s’agit donc ici d’orienter les recherches patrimoniales sur les relations entre l’usine et son environnement et d’étudier les différents aspects, évènements et perceptions qui ont pu faire, ou peuvent faire de Cusset un patrimoine inscrit dans le tissu urbain. Il est également intéressant d’étudier les différents acteurs de cette patrimonialisation d’un site de production électrique et ce selon des échelles de lieu et de temps. De ce point de vue, ce travail de recherche est une nouveauté et propose une réflexion poussée sur des champs d’étude inexplorés pour ce lieu. Il s’inscrit également dans l’actualité des aménagements effectués par le Grand Lyon.