Thèse soutenue

La construction des paysages agraires dans la Pouille médiévale : ressources, pouvoirs et territoires de I'Italie sud-orientale (Vle-XVe siècles)

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Auteur / Autrice : Giovanni Stranieri
Direction : Jacques ChiffoleauJean-Michel Poisson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon1977-....)
Jury : Président / Présidente : François Bougard
Examinateurs / Examinatrices : Annick Peters-Custot, Laurent Schneider
Rapporteurs / Rapporteuses : Paul Arthur, Laurent Verslype

Résumé

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Ces recherches portent sur les espaces de la Pouille méridionale médiévale. Une enquête diachronique sur les transformations des paysages agraires a été menée dans un secteur de 401 km², à l'est de Tarente, investissant aussi bien les champs, les marges et les limites agraires que les vestiges d'habitat. Notamment, les fouilles ont vérifié le potentiel archéologique des grands murs en pierre sèche (paretoni), en tant que contextes sédimentaires et marqueurs territoriaux. L'émergence d'un bassin vivrier centré sur Manduria se profile dès le Ve siècle av. N. è. Dès cette époque, la nature du substrat oriente la localisation des occupations et les choix culturaux, mais des réseaux d'habitat et des systèmes agraires différents se succèdent jusqu'à nos jours. Ainsi, Tarente et Brindisi dirigent la production de cet espace vers les débouchés de l'économie-monde tardo-antique. Plus tard, au Ville siècle, l'évolution du réseau viaire indique le rôle directeur d'Oria, devenue un pôle stratégique de la Pouille longobarde, dans le drainage de ces ressources ; en même temps, la cité commande la plaine de Brindisi et délimite son territoire vers Tarente. Au IXe siècle, en coïncidence avec la reconquête byzantine, se dessine un dense semis d'habitats ruraux et l'oléiculture, attestée par l'anthracologie, prend une place importante. Au bas Moyen Âge, tandis qu'Oria est déclassée, le bassin mandurien nourrit les flux organisés par Tarente et Lecce, les nouveaux pôles, ave Brindisi, d'une région-frontière de l'Europe latine, à la lisière des mondes byzantin et musulman. Des mutations sociales successives mènent, vers la fin de la période, à la prédominance du latifondo et de l'agroville.