Auteur / Autrice : | Claude Chevaleyre |
Direction : | Pierre-Étienne Will |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Alessandro Stanziani |
Examinateurs / Examinatrices : Raymond Descat, Christian Lamouroux, Ning Zhang | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérôme Bourgon |
Mots clés
Résumé
Ce travail se propose de revenir sur un sujet qui a longuement occupé les historiens chinois et japonais entre les années 1920 et 1980, mais fort peu l'historiographie occidentale : celui de l'institution servile dans la Chine impériale des Ming et, dans une moindre mesure, des Qing. Le premier chapitre retrace d'une part le processus et les conditions dans lesquels le pouvoir sino-mandchou abolit l'institution servile en 1910. Il interroge d'autre part la perception qu'avalent les Chinois des pratiques serviles et la place de l'antiesclavagisme dans la société de la fin de l'ère impériale. Le second chapitre revient sur les révoltes d'esclaves du milieu du 17e s. Il en propose la synthèse et en réévalue la signification et la portée historique dans le contexte de la crise de la fin des Ming. Le troisième chapitre offre une relecture détaillée des sources juridiques et des textes institutionnels du début des Ming, afin de mettre en lumière les normes de l'institution servile et la place qu'elle occupait dans le projet de société du fondateur des Ming. Le dernier chapitre s'attarde plus longuement sur la condition et les fonctions de la servitude, puis examine la conception et l'usage que faisaient les clans de la servitude à travers les sources du droit domestique. Il s'attache surtout à identifier les critères distinctifs et la nature de la servitude en examinant le concept de souillure et la nature de la relation maître-dépendant. Ce faisant, cette étude entend contribuer à une meilleure connaissance des pratiques et de l'institution servile et à réintégrer l'expérience chinoise dans l'historiographie mondiale des esclavages dont elle est restée trop longtemps à l'écart.