Thèse soutenue

La détection d’une expression faciale incongrue par rapport à un modèle de situation émotionnel : un défi neurocognitif?

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Auteur / Autrice : Dorian Dozolme
Direction : Michel-Ange Amorim
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain
Date : Soutenance le 16/10/2014
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Paris ; 2002-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Complexité, innovation, activités motrices et sportives (Orsay, Essonne ; 2010-....) - Complexité, Innovation, Activités Motrices et Sportives
Jury : Président / Présidente : Eric Brunet-Gouet
Examinateurs / Examinatrices : Michel-Ange Amorim, Eric Brunet-Gouet, Chrystel Besche-Richard, Anne Reboul
Rapporteurs / Rapporteuses : Chrystel Besche-Richard, Anne Reboul

Résumé

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La lecture de phrases évoquant un contexte émotionnel engendre un modèle mental de situation émotionnel. Le but de cette thèse était d’étudier les conséquences électrophysiologiques et comportementales de la détection d’une expression faciale émotionnelle ne correspondant pas à l’attente créée par un modèle de situation émotionnel. Nous avons également étudié la manière dont l’empathie autoévaluée (à l’aide du questionnaire EQ ; Baron-Cohen et Wheelwright, 2004) pouvait affecter la manière dont cette incongruité pragmatique émotionnelle était traitée. Les résultats comportementaux ont montré, chez 32 participants, que l’incongruité pragmatique émotionnelle est plus difficile à détecter que la congruité pragmatique émotionnelle (plus d’erreurs de reconnaissance et des temps de réponses allongés). L’allongement des temps de réponses en condition incongrue était d’autant plus grand que les habiletés sociales (mesurées à l’aide du questionnaire EQ) des participants étaient faibles. Les potentiels évoqués neuroélectriques affectés par l’incongruité pragmatique émotionnelle étaient la N400, la LPN et, de manière marginale, la P300. L’activité neuroélectrique évoquée dans la fenêtre temporelle de la N400 n’était pas affectée de la même manière par l’incongruité émotionnelle, selon le score à la sous-échelle EQ d’empathie cognitive des participants. Enfin, nous avons testé si les patients schizophrènes pouvaient valider les prérequis nécessaires au traitement de l’incongruité pragmatique émotionnelle (effectuer une simulation émotionnelle et catégoriser une expression faciale émotionnelle). D’après nos résultats, ces prérequis peuvent être remplis, même s’ils semblent affectés par la pathologie, en particulier en ce qui concerne la catégorisation des visages neutres. En conclusion, cette thèse a permis de mieux comprendre les mécanismes de la détection de l’incongruité émotionnelle et de mettre en valeur son importance sociale.