Renaissance des Leco perdus : ethnohistoire du piémont bolivien d’Apolobamba à Larecaja
Auteur / Autrice : | Francis Ferrié |
Direction : | Jean-Pierre Chaumeil, Jean-Pierre Chaumeil, Isabelle Daillant |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance le 29/01/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec University of Saint Andrews. Centre for Indigenous American Studies and Exchange |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pilar García Jordán |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Chaumeil, Jean-Pierre Chaumeil, Isabelle Daillant, Pilar García Jordán, Diego Villar, Mark Harris | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pilar García Jordán, Diego Villar |
Mots clés
Résumé
Les Leco du nord de La Paz étaient considérés disparus à la fin du XXe siècle, pourtant en 1997, deux groupes resurgissent séparément pour compter au total 9006 Leco en 2013.Si la résurgence ne fut pas conflictuelle à Guanay où se parlait une langue leca il y a 50 ans, elle fut violente à Apolo, où les Leco partagent langue, culture et parenté avec les paysans quechua voisins qui contestent à la fois leur droit à un territoire et leur condition de « vrais » Indiens.Afin de dépasser les essentialismes, la thèse tente de comprendre ces résurgences à partir de l’étude ethnohistorique de la région et de saisir les brassages hétéroclites d’où sont issus les Apoleños (indigènes Leco et paysans).Véritable nœud entre hautes et basses terres, Apolobamba a reçu très tôt des apports andins (puquina, aymara et quechua). Ses habitants, les Chuncho des Incas puis des Espagnols, présentent tous des traits linguistiques et socioculturels hybrides. La diversité ethnique se réduit dans les missions franciscaines du XVIIIe siècle, instaurant la frontière ethnolinguistique du Tuichi entre un sud plus andin et les « sauvages » du nord. Le libéralisme de la période républicaine et la construction identitaire nationale amenuisent encore la diversité régionale et accélèrent l’« andinisation ». De ces brassages émergent les Apolistas puis les Apoleños ; des identités toponymiques plus qu’ethniques. La renaissance des Leco s’inscrit dans un panorama national et international favorable, mais une langue leco se parlait encore il y a deux à trois générations sur les bords du Mapiri. Se pose le problème des transformations des sociétés et de leur continuité : métissages, acculturation, ou bien ethnogenèse, camouflage et résistance ?