Trouble Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité & Impulsivité : étude et prévalence des comorbidités psychiatriques et addictives, d'aspects dimensionnels de personnalité et du niveau d'altération du fonctionnement global chez des adultes présentant un TDA/H
Auteur / Autrice : | Rébecca Porteret |
Direction : | Isabelle Varescon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 10/07/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Paris ; 1996-....) |
Jury : | Président / Présidente : Mathilde Husky |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Varescon, Mathilde Husky, Grégory Michel, Lucia Romo, Hervé Caci | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Grégory Michel, Lucia Romo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Introduction : En France, le TDA/H de l'adulte reste aujourd'hui encore controversé. L'absence de consensus sur l'existence même du trouble en tant qu'entité diagnostique singulière, et les nombreux débats idéologiques dont il est l'objet, placent le TDA/H dans un flou théorique, avec pour conséquence, une méconnaissance du trouble chez l'adulte, une négligence diagnostique et une prise en charge limitée voire inexistante de cette population. Or, le TDA/H engendre une multitude d'impacts psychologiques et fonctionnels considérables, provoquant une souffrance psychologique, et des altérations fonctionnelles variées. L'abondance de données sur le TDA/H de l'enfant, en contraste avec la pauvreté des études françaises sur le trouble chez l'adulte, souligne l'importance d'apports spécifiques à cette population. Cette recherche s'inscrit dans une approche intégrative du TDA/H de l'adulte, réunissant une méthodologie quantitative à la fois catégorielle et dimensionnelle. Nous avons étudié la dimension impulsive du TDA/H, à travers les prévalences des comorbidités psychiatriques et addictives, les troubles du contrôle des impulsions, et l'aspect dimensionnel de deux traits de personnalité (impulsivité et recherche de sensations) chez des adultes présentant un Trouble Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H).Méthode : 199 adultes âgés entre 18 et 65 ans (m= 34.3 ans) issus de consultations psychiatriques spécialisées du TDA/H de l'adulte, ont été diagnostiqués (hétéroévaluation) par une approche à la fois catégorielle (DSM-IV-T-R) et dimensionnelle (ASRS-v1.1 ; CAARS ; WURS-61). Les 199 participants ont été répartis en deux groupes, en fonction de la forme présentée. A savoir, soit une forme inattentive prédominante (TDA/n=83), soit une forme mixte (TDAH/n=116). La prévalence de troubles psychiatriques et addictifs (MINI) et de troubles du contrôle des impulsions (MIDI) associés au TDA/H, a été évaluée dans les deux groupes. De plus, deux traits de personnalité, à savoir l'impulsivité (BIS-11 ; EIFD) et la recherche de sensations (ERS), ainsi que l'altération du fonctionnement global (WFIRS-SR) ont été évalués par le biais d'une approche dimensionnelle (autoévaluations). Résultats : Les résultats de prévalence des comorbidités ont conclu à une prépondérance des troubles de l'humeur (spécifiquement la dysthymie), et des troubles anxieux (spécifiquement l'anxiété généralisée). On relève par ailleurs, pour les troubles addictifs, des prévalences majoritaires de troubles du contrôle des impulsions (spécifiquement l'achat pathologique), suivies par les troubles liés à l'usage de substances psychoactives (spécifiquement l'abus d'alcool), et les troubles du comportement alimentaire (spécifiquement la boulimie). La catégorisation diagnostique distinguant les deux groupes, a conclu à l'absence de différence significative concernant la prévalence des comorbidités. Seule le nombre moyen de comorbidités addictives a distingué les deux groupes (TDAH > TDA). Concernant les traits de personnalité, impulsif, et de recherche de sensations, si les deux groupes ont montré des profils dimensionnels parallèles, les scores des TDAH ont tous été significativement supérieurs à ceux des TDA. Même constat pour les niveaux d'altération du fonctionnement, qui bien que comparables au vu de la nature des dimensions altérées, ont tous été supérieurs pour les TDAH (vs TDA).Conclusion : L'impulsivité définit le TDA/H, et les manifestations impulsives inhérentes au trouble, s'apprécient au travers des profils psychiatriques et addictifs, mais également au travers des profils de personnalité.