Spiritualité et cancérologie : enjeux éthiques et épistémologiques d’une intégration
Auteur / Autrice : | Nicolas Pujol |
Direction : | Sadek Beloucif, Guy Jobin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethique médicale |
Date : | Soutenance le 28/11/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 5 en cotutelle avec Université Laval (Québec, Canada) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (Malakoff, Hauts-de-Seine ; 1996-....) |
Jury : | Président / Présidente : Christian Hervé |
Examinateurs / Examinatrices : Sadek Beloucif, Guy Jobin, Christian Hervé, Dominique Jacquemin, Laurent Zelek, Pierre Boitte, André Couture, Christian Puech, Jean-Philippe Cobbaut, Donatien Mallet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Jacquemin, Laurent Zelek |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Une question nouvelle anime aujourd’hui la littérature médicale : faut-il prendre soin de la dimension spirituelle des patients atteints de maladies graves ? Alors que de nombreux chercheurs font consensus en faveur de l’intégration de la spiritualité dans le soin et que des modèles d’intervention spécifiques sont développés dans différents hôpitaux, d’importantes réserves éthiques et épistémologiques doivent être formulées. Cette thèse de doctorat en éthique médicale et en sciences des religions procède de manière critique à l’analyse de ce phénomène tel qu’il prend forme plus particulièrement en cancérologie depuis une vingtaine d’années. Nous avons mis en évidence que l’avis des patients n’était jamais pris en compte pour justifier la nécessité de prendre soin de la spiritualité ; or, nous pensons que leur implication est indispensable pour délimiter les missions du soin. Cela nous a amené à la question de recherche suivante : pour quelles raisons les patients atteints de cancer au pronostic péjoratif souhaiteraient-ils que l’hôpital public français s’ouvre à la question spirituelle ? Pour y répondre, nous avons interrogé vingt patients aux prises avec un cancer au pronostic péjoratif, suivis dans des hôpitaux publics français, par le biais d’entretiens semi-directifs. Les résultats montrent qu’ils n’attendent pas de l’hôpital un soin en matière de spiritualité. Par contre, ils expriment le besoin d’être reconnus comme des êtres à part entière et non, uniquement, comme des patients. Ces données nous invitent ainsi à penser l’intégration de la spiritualité dans l’hôpital davantage sur le registre de la reconnaissance que sur celui du soin.