Science et idéologie « à la lumière du marxisme » : la contribution du Cercle de la Russie neuve dans le procès d’élaboration et d’activation du matérialisme dialectique en France
Auteur / Autrice : | Fabrizio Carlino |
Direction : | Michel Fichant, Giuliano Campioni |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 30/01/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 4 en cotutelle avec Università del Salento |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Franck Fischbach |
Examinateurs / Examinatrices : Alfonso M. Iacono |
Résumé
Le Cercle de la Russie neuve est couramment présenté comme le lieu d’origine du « marxisme à la française » ; à savoir, d’une pensée marxiste reconduite au matérialisme des Lumières, définie en 1939 comme « rationalisme moderne » et qui sera, à partir de l’après-guerre, l’une des références idéologiques majeures du PCF. Et pourtant, les premiers travaux de ce groupe –dont le rôle joué dans l’introduction du matérialisme dialectique dans le débat philosophique en France est méconnu – sont consacrés à la démonstration de l’hétérogénéité du marxisme à la tradition rationaliste et matérialiste française, en proposant en revanche une lecture hégélianisante de la philosophie de Marx. Pour décrire le procès qui a conduit à ce véritable renversement de sens, et identifier les instances qui en étaient à l’origine, il ne suffit pas de remonter aux écrits des auteurs se réclamant du marxisme, pour les rendre à nouveau lisibles : il s’agit plutôt d’en suivre les thèses au-delà de leur formulation, dans leurs effets ainsi que dans leur interaction avec le champ idéologique dans lequel elles interviennent et qui à son tour les surdétermine. A la lumière de cette double forme d’existence de la philosophie marxiste – en tant que théorie, dans son élaboration, et en tant qu’idéologie, dans son activation – il est possible de réinscrire l’histoire de son introduction en France dans sa problématique originaire, et par là de l’interroger au-delà de la marque du stalinisme qui lui a été imprimée et qui en recouvre comme une pierre tombale sa propre spécificité.