Réception de Nicolas Boileau-Despréaux : de la fin du XVIIe siècle au début du XXe
Auteur / Autrice : | Ouarda Hamadouche |
Direction : | Gérard Ferreyrolles, Anne-Élisabeth Spica |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres modernes |
Date : | Soutenance le 25/10/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
: Université de Lorraine (2012-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuel Bury |
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Ferreyrolles, Michel Leroy, Martine Jey |
Résumé
Nicolas Boileau-Despréaux fut longtemps considéré comme l’initiateur de l’Europe à « l’idéal classique », le représentant de la précellence et du « génie de la langue française ». Incarnant la perfection de « l’esprit national », c’est par rapport à lui que sont jugés les auteurs des autres siècles avant qu’ils ne soient admis en tant que « classiques français ». Interroger les rouages de l’élaboration de la mythification de l’auteur de l’Art Poétique suppose l’examen des tenants et des aboutissants de la référence à Boileau. Notre propos est de mesurer l’usage qui en a été fait par l’institution scolaire et les formes éditoriales, afin de nous éclairer sur sa réception. L’analyse de cette figure emblématique du « canon classique français » montre que l’œuvre bolévienne a été investie d’une fonction fondatrice de la littérature nationale, dont elle définit les principes et l’excellence. Évaluer le rôle de ces discours dans la consécration de l’auteur et leur participation dans la diffusion de sa notoriété, permet de juger de leur impact sur la constitution d’un idéal esthétique, qui passe par la canonisation de l’œuvre bolévienne dans le but d’une édification nationale. De plus, si la légende de « Législateur » a trouvé ses assises dans des « lieux de mythification », notamment l’annotation et les discours biographique et iconographique, sa démythification s’élabore au lendemain même de la mort de l’auteur et à contre-courant de la légende elle-même. La concurrence qui s’opère entre les discours pro et anti-canonisation de Boileau permet de mesurer jusqu’à quel point la réception de l’auteur interfère dans le regard que pose le siècle des Lumières aussi bien que le XIXe siècle sur le « siècle de Louis le Grand ».