La diction des chants parénétiques : de Kallinos à Tyrtée [édition, traduction, interprétation]
Auteur / Autrice : | Magali Année |
Direction : | Charles de Lamberterie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études grecques |
Date : | Soutenance le 15/11/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Édition, Interprétation, Traduction des Textes Anciens (Paris, France) |
Jury : | Président / Présidente : Paul Demont |
Examinateurs / Examinatrices : David Bouvier, Pierre Judet de La Combe, Didier Pralon, Marwan Rashed |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La singularité et la fonction holoparénétique particulièrement efficace des fragments de Tyrtée et de Kallinos, trop longtemps négligées par une tradition philologique étroitement homérocentrée, imposaient d’elles-mêmes que l’on revienne sur le texte de ces deux poètes-savants du VIIe siècle a. C. et, pour ce faire, que l’on s’en tienne à la lettre des manuscrits sans d’entrée de jeu s’en offusquer, et que l’on étudie pour elle-même, en ses profondeurs linguistiques, la diction qui fut la leur et qui pour la première fois, concomitamment à Archiloque, usa du mètre élégiaque. Or, outre que le fonctionnement dialectal et rythmique de leurs fragments se révèle plus fluctuant qu’il n’y paraît, leur organisation intrinsèquement « stanzaïque » reposant sur des systèmes d’échos plus phoniques que lexicaux, ainsi que l’usage répétitif de la forme rythmiquement marquée des participes moyens-passifs en -me/noj/-(o/)menoj, sont deux traits qui nous fondent à penser que c’est un « rythme sonore », ou plus précisément « phonico-pragmatique », qui devait en être le moteur. Aussi est-ce pourquoi, puisqu’on reconnaît de plus en plus unanimement au Cratyle (dialogue éminemment poiétique de Platon) un savoir linguistique aussi fiable que véritable, j’ai cherché à travers lui une méthode qui permette d’appréhender un tel état de langue. Le parcours herméneutico-philologique qui en découle, mené à l’intérieur d’un système de correspondances phonico-syllabiques centré sur le radical du verbe me/nw « rester, tenir bon », permet de se frayer un chemin dans la dimension intra- et infra-linguistique de la diction parénétique de Tyrtée et de Kallinos afin de mieux comprendre les raisons et la nature d’une efficacité qui hérite à l’évidence de traditions non narratives.