Thèse soutenue

Violence et fiction dans le roman contemporain de langue française, arabe, et anglaise (1960-2000)

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Auteur / Autrice : Nancy Ali
Direction : Jean-Yves Masson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 12/05/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris)
Jury : Président / Présidente : Anne Tomiche
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Yves Masson, Richard Jacquemond, Tiphaine Samoyault

Résumé

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RésuméEn raison des bouleversements qui ont eu lieu dans la seconde moitié du XXe siècle, le monde a connu une accélération notable de l'histoire. Cette accélération s'est manifestée sur plusieurs fronts – l'historique, le scientifique, le technologique – mais aussi sur le front littéraire, changeant à jamais la façon dont nous représentons notre monde et notre passé. Cette thèse porte sur les nouveaux modes de représentation ou mimesis dans l'œuvre d'art. Comment les événements, qui se déroulent en dehors du roman, ont-ils affecté la forme même, la technique et la langue du roman contemporain ? Comment la violence qui a été infligée au monde extérieur s'est-elle reflétée dans le récit littéraire ? Du fait que la forme narrative est en soi un moyen de « rassembler » les événements dispersés et les incohérences de la réalité, la forme traditionnelle manipule violemment cette réalité dans le but de lui donner un sens, quand elle est souvent inexplicable. En mettant en question les conventions naturelles et données du récit, les romans expérimentaux du XXe siècle ont tenté de mettre en place des formes originales, en mesure de représenter des expériences différentes. Notre thèse traite principalement de ces nouvelles conceptions de la représentation dans le roman contemporain et de la manière dont, en dépit de leur fragmentation, de l'expérimentation et de la rupture violente avec les traditions du passé, ces romans innovants ont néanmoins réussi à produire des «représentations» de la réalité qui captent fidèlement notre histoire contemporaine, caractérisée par l'accélération et la fragmentation. Pour justifier cet argument, nous avons comparé les récits de fiction avec ceux des deux autres domaines à partir desquels nous tirons la connaissance de notre passé, à savoir l'histoire et la mémoire. Où est la place de la fiction aux côtés de ces deux piliers de connaissance souvent totalisants et totalitaires ? Enfin, que peut faire la littérature pour ces sujets de l'histoire, systématiquement exclus de l'écriture de l’histoire dominante ? En prenant la plume pour écrire leur version de l'histoire, ces «autres» du document historique dominant ont inscrit leur histoire particulière sur le palimpseste existant de l'histoire dominante et ont également obligé les canons littéraires, auxquels ils appartiennent, à développer leurs limites esthétiques et éthiques.