« The Better Sort » : race et noblesse dans la pensée et la littérature des Îles britanniques au XVIIIe siècle
Auteur / Autrice : | Tim Mc Inerney |
Direction : | Isabelle Bour |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance le 04/12/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone |
Jury : | Président / Présidente : Alexis Tadié |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Bour, Alexis Tadié, Brycchan Carey, Franck Lessay, Jenny Davidson |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Durant des siècles, la noblesse britannique a défendu une hiérarchie fondée sur la lignée et la généalogie, qui s’inscrivait dans la tradition occidentale de l'ordre universel. En 1735, cependant, l'Homo sapiens de Linné marque le début d'un nouveau discours sur les hiérarchies humaines, désormais fondées sur la « variété » physique. Cette étude veut cerner l’influence de la tradition noble sur les conceptions de la race, en Grande-Bretagne et en Irlande, au cours du long XVIIIe siècle. Nous examinons un ensemble de textes de nature diverse, dans l'espoir de mettre en lumière la continuité des hiérarchies généalogiques à travers plusieurs disciplines et sur plusieurs centaines d'années. La première partie retrace l'histoire du privilège héréditaire comme « identité généalogique » à partir d’œuvres comme A British Compendium, or, Rudiments of Honour (1725-7) de Francis Nichols et l’Essay on Man (1734) d’Alexander Pope. La seconde partie réexamine ces mêmes traditions sous l'angle de la théorie de la race au XVIIIe siècle. Elle s'intéresse aux idées de la race et du breeding dans le roman anonyme, The Lady’s Drawing Room (1744), et à la rhétorique de la variété humaine dans plusieurs ouvrages d’histoire naturelle, dont A History of the Earth and Animated Nature (1774) d’Oliver Goldsmith. La troisième partie étudie l'influence des Lumières et de la Révolution française sur l’idée de « race noble » telle qu'elle apparaît dans les Reflections on the Revolution in France (1790) d'Edmund Burke, ainsi que le rôle de la « noblesse naturelle » dans des œuvres abolitionnistes, notamment Slavery, or, the Times (1792) d’Anna Maria Mackenzie. Ainsi, cette étude entend démontrer que la tradition de la « race » noble a été, et demeure, une composante fondamentale dans la construction d'un concept de « race » humaine, qui fait de la pureté du sang, de la supériorité des mœurs et de l’anatomie des principes définitoires de la hiérarchie humaine.