Le programme PREVENT et les musulmans en Grande-Bretagne, enjeux et contradictions de la ''prévention du terrorisme''
Auteur / Autrice : | Claire Arènes |
Direction : | Romain Garbaye |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études du monde anglophone |
Date : | Soutenance le 01/12/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Pauline Schnapper |
Examinateurs / Examinatrices : Romain Garbaye, Pauline Schnapper, Emma Bell, Michael Parsons, Jean-Paul Revauger |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les attentats du 7 juillet 2005, commis par quatre musulmans britanniques, placent la « radicalisation endogène », processus menant des Britanniques à apporter leur soutien au terrorisme, au centre des préoccupations du gouvernement. Cette recherche s’intéresse au paradoxe que constitue le programme de prévention de l’extrémisme violent (Prevent) formulé après ces attentats : supposé remédier au « manque d’intégration » des communautés musulmanes britanniques dans l’ethos national, il encourage de fait le financement d’initiatives portées par ou pour les musulmans. D’autre part, il prétend œuvrer à la construction de relations de confiance entre musulmans et institutions britanniques, mais place ces relations sous le prisme du contre-terrorisme. Le programme Prevent se place donc sous le signe d’une double ambivalence : renforcement d’une identité exclusive musulmane au lieu de faire primer une identité civique britannique, et « sécuritarisation » des rapports entre musulmans et institutions plutôt que construction d’une relation de confiance. Ce travail postule que ce décalage s’explique par la résurgence d’un cadre différentialiste propre à la Grande-Bretagne, où la société est vue comme composée de groupes ethno-culturels distincts. Ce cadre de pensée, qui a constitué la base des politiques de gestion de la diversité, a été réinvesti par les politiques de contre-terrorisme après 2005 pour « gagner les cœurs et les esprits » des populations dont se réclament les terroristes, et remobilisé par les acteurs de la mise en œuvre de Prevent à l’échelon local. Ce sont les apories de Prevent que sonde ce travail de thèse, en inscrivant cette stratégie dans la filiation des politiques de sécurité et de gestion de la diversité britanniques, et en la confrontant à sa mise en œuvre sur le terrain.