Histoire et fiction dans l'American Chronicle de Gore Vidal : le biographique à l'âge herméneutique
Auteur / Autrice : | Brahim Oumansour |
Direction : | James Cohen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes anglophones |
Date : | Soutenance le 03/10/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Caron |
Examinateurs / Examinatrices : James Cohen, Nathalie Caron, Isabelle Alfandary, André Kaenel, Andrew Malcom Preston |
Résumé
Les romans historiques de Gore Vidal sont un choix idéal pour traiter du rapport de l’histoire et de la fiction. La vision de l’auteur s’inscrit dans la pensée postmoderne qui trouve dans l’histoire le terrain favorable pour mettre en cause les métarécits qui fondent le savoir moderne. C’est une vision foncièrement paradoxale : elle exprime un intérêt sans précédent pour l’histoire tout en cherchant à mettre en cause de la vérité historique. L’écriture de Vidal invite donc à interroger l’existence d’une frontière solide entre roman et histoire, à déceler les lignes de partage et les points de convergences entre les deux types de récits, et à mesurer leur impact sur la réception et la représentation du réel. S’invite également la question de la subjectivité en histoire : elle résulte de l’engagement politique, de l’influence de l’expérience personnelle qui se traduit par l’intérêt accordé à l’actualité, du recours à l’empathie et des enjeux politiques de la mémoire. D’autre part, la conception tragique et radicale de l’histoire chez Vidal s’oppose à l’idée du progrès et de l’« exceptionnalisme » qui dominent l’histoire officielle américaine ; elle recourt à la métaphore rhétorique ; elle valorise le rôle de l’individu et de l’accidentel en histoire. La vision de Vidal mène aussi à explorer le concept d’empire tout en étant sans doute responsable de la dérive doctrinaire de ses romans, et à évoquer les différentes interprétations historiques, progressistes, libérales et républicaines, qui caractérisent l’histoire des États-Unis dans leur rapport avec le capitalisme et l’impérialisme.