Thèse soutenue

Jouissance et liberté chez Spinoza

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Auteur / Autrice : Juan Vicente Cortés Cuadra
Direction : Chantal Jaquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 21/10/2014
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Paris ; 1983-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre-François Moreau
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Jaquet, Saverio Ansaldi
Rapporteurs / Rapporteuses : Eduardo Molina

Résumé

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Cette thèse porte sur l’unité du concept de liberté chez Spinoza. Aussi passe-t-elle par les trois objets privilégiés du philosophe, Dieu, l’homme et la multitude. A ces trois objets correspond une certaine forme de la liberté : liberté métaphysique, liberté éthique et liberté politique. Etant données, d’une part la définition de la liberté (en EID7), d’autre part l’affirmation faite par Spinoza selon laquelle seul Dieu est cause libre, le problème se pose en effet de savoir dans quel sens ou dans quelle mesure l’homme peut, du point de vue éthique et du point de vue politique, être dit libre. Nous avons tenté de résoudre le problème par l’étude d’un aspect peu ou pas étudié de la théorie spinoziste des affects, la notion de jouissance. Nous avons commencé par une étude du champ lexical motivé par l’absence de définition du terme fruitio, pour s’étendre ensuite vers d’autres termes proches, tels le gaudium (qui a deux sens différents chez Spinoza) et la delectatio. Ensuite, nous avons situé ces termes du point de vue de l’histoire de la philosophie au sein du débat auquel ils appartenaient : la question de la jouissance dans la philosophie médiévale chrétienne. Ainsi nous avons été amenés à nous interroger sur le concept central d’Amor intellectualis Dei, qui est ce en quoi consiste la liberté, à partir de l’idée de jouissance, et ce dans les deux domaines de Dieu et de l’homme. Enfin, nous avons montré qu’en politique l’unité du concept de liberté était maintenue aussi grâce à l’idée de jouissance (obtinentia). Bref, c’est toujours l’être qui jouit de sa puissance constitutive en tant que telle, parce qu’il existe et qu’il agit nécessairement, qui est dit libre.