Thèse soutenue

Gouvernance des ressources forestières au gabon : acteurs et enjeux

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Auteur / Autrice : Armel Mouloungui
Direction : Jean-Marc Zaninetti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie - aménagement - environnement
Date : Soutenance le 30/01/2014
Etablissement(s) : Orléans
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Orléans)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études sur le développement des territoires et l'environnement (Orléans ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Serge Bahuchet
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Zaninetti, Serge Bahuchet, Moïse Tsayem-Demaze, Hervé Makoto Ramiarantsoa, Denis Chartier, Roland Pourtier
Rapporteurs / Rapporteuses : Moïse Tsayem-Demaze, Hervé Makoto Ramiarantsoa

Mots clés

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Résumé

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Couvert à plus de 80% de forêt tropicale, et dans le contexte du spectre de l’épuisement du pétrole, le Gabon est confronté au défi d’assurer un équilibre entre exploitation et préservation de ses ressources. Les politiques qui en découlent sont largement orientées par les engagements pris par le gouvernement pour répondre aux injonctions internationales, mais aussi à la pression des bailleurs de fonds et aux promoteurs du développement durable (ONG internationales, fondations, organismes de coopération…). Cette orientation vers une gestion durable des forêts a ainsi conduit le pays à des réformes considérables : nouveaux modes de gouvernance (avec l’implication de « nouveaux » acteurs aux ambitions diverses), nouveau code forestier, nouvelle organisation des institutions, nouveaux modes d’usages des forêts. Une rupture semble être marquée ici avec une gestion héritée des indépendances, voire de l’époque coloniale. Entre revendication d’une souveraineté nationale et gestion d’une ressource qui touche à des enjeux planétaires, la gouvernance des forêts s’avère complexe pour un État aux moyens techniques et financiers limités. Les espaces forestiers et les populations qui en dépendent deviennent ainsi le terrain d’affrontements de stratégies diverses, parfois divergentes, souvent calquées sur des modèles ne correspondant pas toujours à la réalité socio-culturelle locale, mais légitimées par le seul label de gestion durable. Notre thèse donne des clés de lecture sur cette gouvernance et sur les dynamiques des politiques forestières au Gabon, en mettant l’accent sur l’observation de certains acteurs. S’il est souvent admis que les États forestiers du sud sont sous l’emprise de puissantes ONG internationales, symboles d’une gouvernance prescrite et d’une ingérence écologique, notre étude montre que la présence de ces nouveaux acteurs peut aussi témoigner d’une stratégie des gouvernements du sud pour la reconquête de leurs ressources et de leurs territoires. De dominants à dominés, on passe à une relation de gagnants à gagnants, au péril parfois d’une population locale instrumentalisée et résignée. En abordant les jeux et le rôle des acteurs pour comprendre le territoire, cette thèse offre des perspectives pour porter un nouveau regard sur la gestion des ressources forestières au Gabon.