L'individualité des corps. Parcours dans l'Ethique de Spinoza
Auteur / Autrice : | Francesco Toto |
Direction : | Pierre-François Moreau, Roberto Finelli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 26/05/2014 |
Etablissement(s) : | Lyon, École normale supérieure en cotutelle avec Università degli studi (Rome). Facoltà di lettere e filosofia |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Lorenzo Vinciguerra |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-François Moreau, Roberto Finelli, Lorenzo Vinciguerra, Chantal Jaquet, Cristina Santinelli, Maria Emanuela Scribano | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Lorenzo Vinciguerra, Chantal Jaquet |
Mots clés
Résumé
L'Éthique de Spinoza est traversée par une tension entre la centralité reconnue au corps sur le plan théorique et sa relative marginalisation sur le plan textuel. D'un côté, l'Éthique affirme explicitement l'impossibilité de séparer la connaissance que nous avons de l'esprit de celle que nous avons du corps. C'est pour cette raison que la deuxième partie de cette œuvre − dédiée à la nature et à l'origine de l'esprit − confère au corps le rôle de protagoniste dans la longue section textuelle que l’on a coutume d'appeler "Abrégé de physique". D'un autre côté, la volonté d'indiquer au lecteur la voie qui peut le conduire à la liberté et au bonheur « de l'esprit » impose à tout l'exposé spinozien une perspective tendanciellement mentale, dans laquelle la présence du corps se dissipe pour devenir plus disséminée et feutrée. Le but de ma thèse est d’aborder le défi interprétatif induit par ce jeu de présences et d’absences, de dits et de non-dits, et de restaurer la centralité du corps dans le système spinozien en reconstruisant les usages et les significations des références à la corporéité qui sont éparpillées tout le long du texte. À cette fin, mon enquête commence par l'éclaircissement de la tâche assignée à l'Abrégé de physique (Introduction). Elle se poursuit le long de trois itinéraires qui serpentent autour des notions de « individuum » (Section I), « motus spontaneus corporis » (Section II), « fabrica » et « constitutio » (Section III). Elle s’achève sur l'analyse de la fonction cachée du corps et de sa durée dans l'« amour intellectuel de Dieu ».