Thèse soutenue

Une histoire sociale et spatiale de l'Etat dans l'Algérie colonisée : l'administration des Postes, Télégraphes, Téléphones du milieu du XIXème siècle à la Seconde Guerre mondiale

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Auteur / Autrice : Annick Lacroix
Direction : Olivier Wieviorka
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaire
Date : Soutenance le 04/12/2014
Etablissement(s) : Cachan, Ecole normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences pratiques (1998-2015 ; Cachan, Val-de-Marne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Sciences sociales du Politique
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Raphaëlle Branche, Omar Carlier, Jean-François Chanet
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Blais, Delphine Gardey

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Centrée sur l’étude d’une institution, l’administration des Postes, Télégraphes et Téléphones (PTT), cette recherche propose une histoire de l’État colonial ancrée dans les pratiques et dans le terrain algérien. Du milieu du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale, la trame des lignes de communication et des bureaux de poste ne cesse de se densifier au nord – profitant d’abord aux populations européennes – et progresse vers le sud selon un modèle de front pionnier. La genèse de ce réseau révèle les logiques d’appropriation du territoire colonisé. Les acteurs locaux chargés du fonctionnement de cette administration reproduisent souvent des schémas métropolitains. Pourtant, le tableau d’ensemble apparaît nettement plus complexe que la simple diffusion d’un moule élaboré depuis un centre parisien et de nombreux bricolages sont justifiés par le contexte colonial. En prise directe avec le quotidien et au contact des populations, le service des PTT devient un observatoire des rapports sociaux en situation coloniale. La situation du personnel est particulièrement contrastée. Le monde des facteurs et des ouvriers des lignes apparaît bien plus masculin et « algérien » que celui des travailleurs de l’intérieur des bureaux (téléphonistes, receveurs). Le déplacement du regard du côté des services en usages nourrit une réflexion sur l’entrée en communication de populations rurales, défavorisées et colonisées. Malgré l’existence de circuits de l’information précoloniaux et la desserte tardive des douars, les PTT participent dans l’entre-deux-guerres à l’accélération des échanges et à la rencontre d’une frange nouvelle de la population avec l’écrit, l’argent et une certaine forme de modernité technique.