Thèse soutenue

Le torrent et la foudre : Cicéron et Démosthène : la question du sublime à la Renaissance et à l'Age classique

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Auteur / Autrice : Simonetta Di Santo Arfouilloux
Direction : Florence Vuilleumier Laurens
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes latines et néo-latines. Langues et litteratures francaises
Date : Soutenance le 08/03/2014
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude des correspondances et journaux intimes (Brest, Finistère)
Jury : Président / Présidente : Hélène Casanova-Robin
Examinateurs / Examinatrices : Florence Vuilleumier Laurens, Hélène Casanova-Robin, Pierre Chiron, Frank La Brasca, Carlos Lévy
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Chiron, Frank La Brasca

Résumé

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Le but de cette thèse est de contrer deux idées reçues sur la réception de Longin à la Renaissance et à l’Âge classique, à savoir que : 1.le traité de Longin ne concernerait pas un style, mais un ‘je ne sais quoi’ qui dépasse toute catégorisation ; 2. le traité de Longin ne serait connu que de manière confidentielle. Notre thèse prouve le contraire. Interrogeant la tradition stylistique et remontant à la genèse des genera dicendi, nous montrons que Longin est profondément enraciné dans la tradition de la tripertita uarietas. Le ὕψος est un genus dicendi à part entière. Cependant le Περὶ ὕψους est aussi un texte de la crise qui témoigne d’une volonté de dépasser la tradition cicéronienne. Il s’agit d’une tentative non aboutie, dont il reste des traces dans la comparaison de Cicéron et Démosthène : le torrent et la foudre. Dans ce parcours nous mettons en évidence les liens qui unissent le ὕψος au δεινός de Demétrios. L’inventaire des manuscrits, des traductions, des éditions en circulation à la Renaissance démontre à lui seul que la fortune de Longin est loin d’être relative et qu’elle imprègne la vie culturelle de la République des Lettres jusqu’au XVIIe siècle. Cette lecture ne se fait pas au détriment du sens originaire du traité : pour ces re-lecteurs le Περὶ ὕψους est un genus dicendi. Ainsi, Leone Allacci parvient à saisir les problématiques complexes qui rattachent le ὕψος à la δεινότης dans son De erroribus magnorum uirorum in dicendo (1635). Le sublime longinien est également un genus dicend dans les Eloquentiae sacrae et humanae parallela (1619) que le jésuite Nicolas Caussin rédige dans une perspective rédemptoriste, réduisant le sublime à la copia.